LA LUTTE CONTRE L’EUROPE.
cultes enormes, faisant passer V’artillerie ä-bras, il avait franchi
jes Alpes en. cinq jours, au col du Grand-Saint-Bernard
(15-20 mai 1800). Au debouche du val d’Aoste il avait failli etre
arröte par l’obstacle inattendu du ort de Bard.
Courant & V’est jusqu’a Milan, renouvelant sur la rive gauche
du Pö, la manceuvre qu'il avait executee sur la rive droite en
1796 avant Lodi, il deborda V’armee autrichienne, et coupa sa
ligne de retraite. Puis, revenant vers ’ouest comme s’il arrivait
d’Autriche, il vint chercher Melas en avant d’Alexandrie. Apres
un succes brillant remporte par un de ses lieutenants Lannes, ä
Montebello (9 juin), il livra la bataille decisive a Marengo
(14 juin 1800).
Inferieuren nombre, ayant moins de 20000 hommes contre 40000,
parce que craignant de voir Melas lui echapper, il avait lance de
divers cötes des detachements, ‘Bonaparte apres avoir pendant
six heures dispute Ile terrain pied ä pied, etait battu et se reti-
fait. Les Autrichiens avaient pris leurs formations de route,
quand, & cinq heures, le plus gros des detachements de Bona-
parte, la division du general Desaix, rappelee par le Premier
Consul, deboucha sur le champ de bataille. La lutte recom-
menca sous Pimpulsion de Desaix qui tomba mort & la premiere
charge. Surpris par ce retour soudain jes Autrichiens furent
vaincus et signerent une capitulation, en vertu de laquelle ils
&avacuerent le Piemont et 1a Lombardie. La journee avait cohle
tues ou blesses, 9000 hommes aux Autrichiens, 7000 auX
Francais.
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La victoire de Marengo n’eut pas d’autres cons®-
HOHENLINDEN Aquences, et C’est en Allemagne que la paix fut con-
quise par Morcau.
Apres avoir franchi le Rhin & Bäle, alors que Vennemi com-
mande par l’archiduc Jean l’attendait devant Strasbourg, Moreau
avait rejete les Autrichiens en Baviere au delä de Munich. Le
3 decembre, il les amena A combattre sur un terrain soigneuse-
ment reconnu par lui, dans la foret de Hohenlinden*‘. Les Au-
trichiens engages en une interminable colonne, sur ume seule
route, au milieu des bois, furent assaillis simultanement en töte,
comme ils essayaient de deboucher en rase campagne, par Ney
ct Moreau lui-meme, et de flanc dans la foret meme par Riche-
panse. Sur 70000 hommes, ils en perdirent 20000, avec 80 ca-
+. . Voir la carte ci-dessous, page 615.