Full text: XVIIIe siècle, Révolution, Empire (1)

LA POLITIQUE EXTERIEURE DE NAPOLEON. 639 
Les vaincus d’Iena et les vaincus d’Auerstaedt, 
ceux-ci se retirant tout d’abord en bon Ordre, Se 
rejoignirent 4 Weimar. Ce fut alors « un delire 
de terreur » et la plus effroyable debäcle. N’ecoutant 
plus ou ne recevant plus aucun ordre, jetant leurs armes, cul- 
butant les convois qui encömbraient les routes, les soldats 
prussiens se rugrent en une fuite eperdue. La cavalerie fran- 
caise, lancee en chasse, ramassa les prisonniers par milliers : 
elle en prit 14000 le lendemain d’lena a” Erfurt. On vit trois 
hussards prendre un escadron. Deux corps peniblement refor- 
mes et s’efforcant de s’&chapper Fun vers F’Oder avec Hohen- 
lohe, Pautre vers l’Elbe avec Blücher, etaient poursuivis Sans 
treve par Murat et Lasalle, dont les escadrons franchissaient 
des etapes de 80 kilometres en vingt-quatre heures. Les deux 
corps etaient finalement bloques et pris, celui de Hohenlohe, fort 
de 16000 hommes, a Prenzlau (28 Octobre), celui de Blücher, 
comptant 20000 hommes, ä Lübeck (7 novembre). Le 8 n0- 
vembre, un mois date pour date apres V’entree en camp2<ne, il ne 
restait rien de Parmde prussienne. De l’Elbe a l’Oder toutes les 
places fortes, Magdebourg, Spandau, Stettin, Cüstrin, etaient 
prises, livrees ala premiere sommation. Stettin, arme de 200 ca- 
nons, avait capitule devant Jes hussards et les chasseurs de 
Lasalle: Magdebonrg, occupe par 22 000 hommes, s’etait rendu 
ä Ney, qui n’avait pas 15000 soldats. 
1 wy eut nulle part un essai quelconzue de resistance natio- 
nale. La Prusse donna le spectacle d’un aneantissement soudain 
de toutes les energies, d’un Ecroulement moral complet. A Ber- 
lin, ot les .theatres continuaient a jouer, Napoleon fit une entree 
triomphale, tres respectueusement salue par la foule (27 0C- 
tobre). Les fonctionnaires Ics plus eleves en dignite, cinq mi- 
nistres, pröterent serment « de contribuer de toutes leurs forces 
a Vexecution des mesures qui leur seraient prescrites pour le 
service de V’armee francaise et de mn’entretenir ni correspon- 
dance, ni communication aucune avec les ennemis », c’est-ä-dire 
avec leurs compatriotes. Selon le mot de Godefroy Cavaignac, 
« chacun sembla rivaliser de soumissıon et de faiblesse ». Un 
des conseillers intimes de Frederic-Guillaume ecrivait qu'il fallait 
« non pas demander, mais mendier Ia paix ». Le roi d’ailleurs 
avait Iui-möme, das le lendemain d’Iena, sollicite par une lettre 
tres humble, un armistice et la paix. « Vous etes trop grand, 
Acrivait-il A son vainqueur, pour que le resultat d’une seule 
LA DEBACLE 
PRUSSIENNE
	        
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