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L’EMPIRE. 
recrues nouvelles. Par ce procede, un bataillon qui ne compta 
jamais plus de 350 hommes presents au drapeau, se trouva 
avoir instruit en trois ans 2500 cumbattants. Ce fut ce systeme 
dit des Krumpers* qui permit ä la Prusse de metire en cam- 
pagne, au debut de 1813, ä la grande surprise de Napoleon, 
350000 hommes de premiere Kgne. 
L’UNIVERSITE 
DE BERLIN 
A cöte des reformes sociales et militaires (urent 
operees des reformes dans le gouvernement central, 
comme la substitution de ministres uniques, auX 
colleges de “ministres; des reformes financieres, 
comme Vlextension aux campagnes d’un impöt sur les boissons, 
Vaccise, percu jusque-lä seulement dans les villes; des reformes 
administratives, comme LVlorganisation de municipalites ur- 
baines ä& pouyoirs assez etendus. 
Enfin en 1810, sur la proposition de Guillaume de Humboldt 
une universite fut ouverte a Berlin. En creant l’Universite de 
Berlin on voulait, selon le mot de Frederic-Guillaume, que 
« l’Etat püt reparer par les forces intellectuelles ce qu'il avait 
perdu de forces materielles ». La creation ne devait pas inte- 
resser seulement la Prusse. Sa portee plus generale &tait ainsi 
definie par Humboldt : « Tandis qu’'une partie de l’Allemagne 
a 6te devastee par la guerre et que l’autre est entre les mains 
de l’etranger, l’Universite offrira A la science allemande un re- 
fuge qu'elle pouvait & peine esperer ». De fait, la creation de 
l’Universite, transformant Berlin en un grand centre intellectuel, 
la prepara plus encore.ä devenir la capitale de l’Allemagne. 
Mais, au debut, l’Universite fut beaucoup moins un centre 
scientifique qu'un foyer de patriotisme. Les professeurs, ä la 
dure 6cole de la d&faite, revenus du pacifisme sentimental tant & 
ja mode en Ailemagne ä la fin du dix-huitieme siecle et jusqu’ä 
lena, travaillerent surtout a exalter chez les etudiants l’amour 
de la patrie mutilee, la haine de Vetranger qui l’opprime. 
Tandis que Scharnhorst preparait l’armee, l’Universite donnait 
une äme nouvelle aux classes moyennes de la Prusse. Ainsi 
quand, au debut de 1813, la solidite de l’Empire francais se 
trouva compromise, les Prussiens furent 4 möme de profiter des 
circonstances et de contribuer grandement ä precipiter sa ruine. 
ı. Le mot servait primitivement ä designer les chevaux en surnombre dans 
un escadron.