LA MONARCHIE DE JUILLET. 221
cause commune avec la foule. Guizot donna sa de&mission.
L’&meute s’apaisa et, le soir, Paris illumina. Mais & dix
heures, sur le boulevard des Capucines, une fusillade dirigee
contre une colonne d’hommes du peuple fit de nombreuses
vietimes. Ce fut le signal de la revolution. Paris passa
la nuit & s’armer et & construire des harricades.
Le 24, Louis-Philippe accepte pour ministres les pro-
moteurs de la re&forme (Odilon Barrot, Duvergier de Hau-
ranne). Mais il finit par comprendre qu'il ne peut Intter
contre une revolution qui veut la chute de sa dynastie. Il
abdique en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, et
quitte la France pour l’Angleterre.
La duchesse d’Orleans se rend avec son fils 4 la Chambre
des döputes pour y faire proclamer la regence. Mais sa
lcmarche est inutile.
La Chambre nomme un gowvernement provisoire com-
pose de Lamartine, Arago, Ledru-Rollin, Dupont de l’Eure,
Marie, Garnier-Pages et Cremieux. — Pendant ce temps,
la foule acclame ä l’Hötel de Ville un autre gouvernement
provisoire, dont les membres sont Louis Blanc, Marrast,
Flocon ct Albert.
Heureusement, ces deux gouvernements s’entendent pour
fusionner. La Republique democratique fondee sur le
suffrage universel remplace la monarchie censitaire,
Y! — Coneclusion.
La Revolution de 1848 a trois causes principales : la
premi8re, c’est l’origine meme de la monarchie de Juillet,
qui n’a pour elle « ni le droit hereditaire, ni le droit popu-
laire » ; Louis-Philippe ne fit pas appel au peuple en 1830,
et cependantseule une Election populaire pouvalt Iui donner
une legitimite indiscutable.
La seconde a €t6 de ne vvir en France que le pays legal,
z’est-A-dire les 200000 bourgeois riches qui avaient seuls le
droit d’election; on n’a pas voulu entendre les reclamations