L'EUROPE DE 1610 A 1660 239 
L’Union evangelique (1608). La Ligue catho- 
lique (1609). — La secularisation des biens ecclesias- 
tiques etait si manifestement illegale, que les protestants 
qui siegeaient dans la chambre de justice chargee de 
regler les differends auxquels donnait lieu V’interpreta- 
tion de Ja paix d’Augsbourg prononcaient contre leurs 
coreligionnaires. Ne voyant pas le droit de leur cöt@, les 
Reformes essayerent de V’intimidation et des menaces. 
A la diete de 1608, comme l’empereur Rodolphe deman- 
dait des subsides pour la guerre contre les Tures, ils 
refuserent tout secours tant que la paix de religion n’au- 
rait pas 6t6 confirmee avec une clause qui abandonne- 
rait aux protestants les biens ececlesiastiques secularises 
depuis 1555. C’6tait moins demander la confirmation de 
Ja paix d’Augsbourg qu’une paix nouvelle. Les catho- 
liques riposterent que Ja paix d’Augsbourg avait ete 
annulee par le concile de Trente et que möeme les biens 
confisques avant 1555 etaient ä restituer, Des hommes 
moderes appartenant aux deux partis S’interposerent et 
demanderent Vapplication pure et simple de la paix 
d’Augsbourg. 
Les choses restö&rent donc en Vetat. Mais pour pre- 
venir un retour offensif de l’empereur, apres la Diete, 
les räformes, faisant taire les divisions qui existaient 
entre lutheriens et calvinistes, grouperent toutes les 
forces de la Reforme dans une alliance formee sur le 
modele de l’union de Smalkalde, et quils appelerent 
Union &vangdlique (1608). Le but de l’Union &tait, 
outre la däfense muluelle de ses membres, de faire 
comprendre les calvinistes dans la paix d’Augsbourg, de 
se maintenir en possession des biens ecclesiastiques 
envahis, d’en envahir d’autres, Plusieurs princes, et des 
plus puissants, par exemple les electeurs de Saxe et de 
Brandebourg, le landgrave de Hesse, refuserent d’y adhe- 
rer, la jugeant illegale ou pour le moins inopportune. 
En face de cette federatior ui visait a confirmer les 
usurpations passees €’ „er de nouvelles, les 
catholiques sentirent . „es. s’unir euxX aussi. 
ls formärent la Saint. 140 yrit pour chef non
	        
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