L’EUROPE DE 1610 A 1660 
Philippe IV, leur independance par un iraite special 
signe a Munster en 1648. Les provinces designees dans 
le traite etaient celles de Hollande, Zelande, Gueldre, 
Utrecht, Frise, Over- Yssel, Groningue. 
Apres avoir bataille pendant pres de quaranie ans 
pour secouer le joug de Petranger, les habitants des 
Provinces- Unies n’etaient pas d’humeur ä se plier & un 
joug indigene quelconque. Aussi se donnerent-ils la 
constitution la plus liberale du monde. Les sept Pro- 
vinces-Unies formerent une republique federative, ou 
chaque province, absolument independante pour Ses 
affaires interieures, S’administra par ses Etats, que com- 
poserent les deputes envoyes par les villes, jouissant 
elles-mömes d’une autonomie ä peu pres complete et for- 
mant autant de veritables petites republiques. Le presi- 
dent des Etats provinciaux porta le titre de grand yen- 
sionndire. De möme que les deputes des villes d’une 
province formaient les Etats provinciaux, les deputes des 
provinces formerent les Etats generaux, ol se discutaient 
les interets de la confederation. Les Etats generaux 
furent le seul pouvoir central. 
Cette constitution , extrömement favorable aux libertes 
provinciales et municipales, presentait l’inconvenient 
grave d’enlever au pouvoir central presque toute sa force, 
präce aux rivalites qui se produisaient fatalement entre 
les diverses provinces. En cas de guerre, il devenait 
Hecessaire de choisir en dehors de l’assemblee un pou- 
voir executif revetu du commandement des forces ıhili- 
taires de terre et de mer. Telle fut Porigine du stathou- 
derat, cree en 1579 en faveur de Guillaume d’Orangele 
Taciturne, le principal fondateur des Provinces- Unies, 
et exerce apres Iui par ses descendants. Mais son petit- 
fils Guillaume II etant mort prematurement en 1650, 
le stathouderat fut aboli, et le traite de 1654, conclu 
avec VAngleterre, stipula, en haine des Siuarts, allies 
aux Orange, qu'il ne pourrait jamais &tre retabli en 
faveur d’aucun prince de cette famille, Il n’y eut done 
plus de stathouder. La charge etait d’ailleurs assez mal 
vue, les stathouders n’avant pas tarde ä empieter sur le 
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