116 EPOQUE CONTEMPORAINE.
tion du regime de la Terreur qui, effrayant Vopinion, favori-
serent par la suite l’execution des projets de revision.
Pour pouvoir changer la constitution il fallait deux
LA POLITIQUE conditions: ne pas avoir ä craindre les Directeurs;
DE SIEYES avoir A sa disposition un general populaire. Siey@s,
nomme Directeur en mai 1799, sut exploiter les co-
leres provoquees dans lcs Conseils par les defaites des armees
en Allemagne et en Italie. Il tourna ces coläres contre CeuX
de ses collegues qu’il savait capables de lui resister. Les Con-
seils les contraignirent A donner Icur demission. C’est ce. qu’on
appelle, improprement puisque toutes les formes legales furent
respectees, le coup d’Etat du 30 prafrial (18 juin 1799). Quant
au general, Sieyes, apres de Jongues h6sitations, finit par choisir
Bonaparte, alors en Eyypte '. En septembre, il ui fit renouveler
Vordre de rentrer en France, que Iui avaient adresse des le mois
de mai les Directeurs, desireux alors de Iui donner le comman-
dement des armees.
, Dans Jl’intervalle. les armees subirent de graves de-
REAPPARTTTON faites en Italie (juin, aoüt 1799), tandis quä Vinterieur
des soulevements royalistes se: produisaient sur de
LA TERREUR ; x v3 a
nombreux points, 4 Lyon, a Reims, dans le Midi, cn
Vendee. De 14, dansles Conseils et & Paris, un retour d’influence
ies Montagnards. Le club des Jacobins fut reconstitue sous lc
10m de Reunion d’Amis de la liberte et de V’egalite. La reunion
publia un journal intitule le Journal des hommes libres, bientöt
surnomme le /ournal des Tigres, parce qu’on y fit diverses Tepri-
ses l’apologie de la Terreur et de Gracchus Babeuf. Les Conseils
voterent (7 Juillet) un emprunf force de cent millions, c’est-ä-dire
un impöt special, sur la « classe aisce »; puis (12 juillet) une. loi
dite des otages, en vertu de laquelle les parents des Gmigres
ou des royalistes en etat d’insurrection etaient rendus responsa-
bles des desordres qui se produiraient dans Icurs communes, et
pourraient &tre emprisonnes, frappes d’amende, deportes. Ces
dilferentes mesures, les violences de langage des Jacobins,
le desordre gagnant jusqu'aux Conseils, ol l’on vit A la seance
du ı3 septembre des deputes se battre a coups de poing, ache-
verent de disposer le public a bien accueillir un changement dr
regime.
ı. Voir ci-dessous, Dage 154.