Full text: L' époque contemporaine (Classe de troisième, [Schülerband])

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EPOQUE CONTEMPORAINE. 
pays d’Etats et des pays d’Elections!. Tous les Francais doi- 
vent, egalement et proportionnellement ä leurs faculte&s, payer 
les contributions 6tablies par leurs representants pour faire face 
aux depenses d’interet public. Mais aucune imposition ne peut 
&tre prelevege par une categorie de citoyens sur d’autres 
citoyens : on a donc supprime les dimes prelevees par le clerge. 
Aucun citoyen ne peut exiger un service gratuit d’un autre 
citoyen : on a donc aboli les corvees, accomplies par certains 
paysans,au profit de certains nobles. Aucun citoyen ne peut pre- 
tendre au monopole d’un metier ou d’une industrie : on a donc 
aboli les corporalions. La mise en vente des fonctions publiques 
cree un privilege en faveur du riche, au detriment du pauvre : on 
a donc aboli la venalite des offices. I} est contraire a Vegalite 
qu’un citoyen, a raison de sa naissance, se vole reserver ou se 
voie interdire certains emplois, commandements militaires, fonc- 
tions diplomatiques, etc. : on a donc proclame que tous les 
Francais « sont egalement admissibles a4 toutes dignites, plares 
et emplois publics, selon leur capacite, et sans autres distinch0ns 
7ue celles de leurs vertus et de leurs talents ». 
Ainsi, application du principe d’egalite a entraine pour une 
faible partie de la nation, les privilegies, un amoindrissement 
de condition. Par contre, il a releve Ia condition de la masse du 
peuple, les non privilegies, en allegeant leurs charges, et en 
leur conferant les droits aui leur etaient jusqau’alors refuses. 
; Cette ceuvre de justice a ete particulierement favo- 
LES rable ä trois groupes de personnes : les paysans; 
PROTESTANTS ; . 
LES JUIFS les Protestanfs, tenus ä peu pres hors la loi de- 
puis la revocation de l’edit de Nantes; les /uffs, con- 
sideres comme Etrangers, et soumis ä ce titreä unregime special. 
Les Juifs recurent de ]VAssemblee Constituante le titre et 
les droits de citoyens en 1791. Pour les Protestants, la Con- 
stıtuante ne se borna pas ä leur reconnaitre les m&mes droits 
qu’au reste des Francais. Elle essaya de reparer, dans la me- 
sure du possible, les maux causes par la revocation de l’edit 
de Nantes. Elle ordonna donc la restitution aux Protestants de 
zeux de leurs biens qui avaient ete confisques et incorpores au 
domaine de V'Etat. En outre, elle decida que tout descendant 
d’emigre protestant recouvrerait sa qualite de Francais, a la 
seule condition de 1a demander et de rentrer en France. 
1. Voir ci-dessus. page 9.
	        
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