Full text: Histoire de France des origines à nos jours

LA FRANCE DE 1715 A 1750. 
les fonds deposes a la banque pour faire le grand commerce 
maritime, exploiter les colonies, ete. | 
En 1716, Law fonda une banque privee, au capital de 
6 millions, qui emit des billels remboursables ä vue. La 
banque reussit ; elle &mit pour 50 millions de billets qui 
fureni bien accueillis, et en 1717, elle fut convertie en 
banque royale. 
La möme annce, Läw fonda une Compagnie d’Occident, 
au capilal de 100 millions divises en 200000 actions de 
500 livres, pour l’exploitation de la Louisiane et du Canada; 
en 1719, elle fut transformee en une vastle societe, la Com- 
pagnie des Indes, Cette societe accapara les grands services 
de l’Etat. 
Peu & peu, Law fut amen6 a augmenter le capital social; 
des emissions successives porterent le nombre des actions 
a 6924 000. — Mais ily eut un agiolage si effrene que les 
actions 6mises A 500 livres monterent & 18000. Il n’y avait 
plus dans la circulation que du papier ; ce succes 6lait 
dü aux esperances que chacun fondait sur les benefices 
commerciaux de la Compagnie. Or on s’apergut, en 1718, 
que ces bönefices 6laient fort minimes. La confiance 
manqua lLout a coup; les porteurs de billets se precipilerent 
aux guichels de Law; mais comme le montant des aclions 
&tait hors de proporlion avec la richesse de la banque, seuls 
les premiers qui se presenterent furent pays ; les autres 
perdirent tout. 
En octobre 1720, la banque fut supprimee. Law s’enfuit 
de France et alla mourir dans la pauvrete ä Venise. 
« Ses vues justes et nouvelles alors en France sur la puıs- 
sance du ercdit, qui firent le succes de la Banque, €laieni 
möl6es A des erreurs qui entrainerent la chute du systeme: 
1° celle de reunir la Banque et la Compagnie; 2° celle 
d’assimiler les billets, dont la valeur doit &tre invariable, 
aux aclions necessairement variables ; 3° celle de favoriser 
Vagiotage; 4° celle de donner, en parlant des mines d’or de 
1a Louisiane, des illusions.au public sur les benefices que 
pourrait faire la Compagnie. » 
Cependant, il ne faudrait pas croire que la chute du syS- 
Leme entraina la ruine de V’Etat : la dette laissee par 
Louis XIV se Lrouva diminuge de moiti6 ; les billets d’Etat 
furent absorbes. 
Law a rendu d’aulres services : une vive impulsion fut 
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