Full text: Histoire de France des origines à nos jours

286 L’EMPIRE. — Il. LES DESASTRES. 
La retraite. — Elle fut epouvanlable. Napoleon se 
dirigea vers le sud, mais apres la bataille de Malo-Iaros- 
lavetz (23 octobre), il dut reprendre la route de Smolensk, 
ä lravers un pays sans provisions. Le climat etait dejä tres 
rigoureux ‘:: en novembre, le ihermometre marquait 
18 degres; il descendit jusqu’A 30. Le froid, la fatigue et 
la faim firent beaucoup de viclimes. De plus, les Russes 
poursuivaient nos soldats, les harcelaient sans cesse, les 
lorcaient continuellement ä& combattre. Quand Napolcon 
arriva ä& Smolensk (13 novembre), il n’avait plus que 
10000 hommes valides. Comme les vivres que l'on avait 
accumul6s dans cette ville avaient ete pilles, ’armee connut 
de terribles souffrances, 
L’episode le plus desastreux fut le passage de la Bere- 
zina (26-29 novembre). La riviere charriail des glacons. 
Deux ponts furent jetes a Studianka par les ponlonniers 
du general Eble, qui travaillaient dans Feau, nus jusqu'a 
la ceinture. L’armee passa en desordre, laissant derriere 
alle 15000 trainards qui furent tues par l’ennemi. 
Mainlenant, la retraite est une deroule sans nom. A 
Smorgoni, l’Empereur abandonne l’armee pour aller ä 
Paris, ol vient d’&clater la conspiration du general Malel, 
qui avait fail courir le bruit de la mort de Napolcon. Quand 
le president du conseil de guerre demanda a Malet s’il avait 
des complices, ce dernier traduisit la lassitude du pays par 
ces simples mots : « Toute la France, et vons-möme si 
Javais reussi ». . 
Cest seulement le 16 d&cembre que les restes de la 
Grande Armee repasserent le Niemen, laissant pres de 
250000 cadavres sur le sol glace de la Russie. Murat s’en 
alla defendre son royaume de Naples; il fut remplace par 
Eugene. de Beauharnais qui, avec 40 000 hommes, recula 
Jusqu’en Saxe. 
II. — Campagne d’Allemazne. 
Causes. — L’Allemagne, reorganisee el simplifiee par 
Napol6on, avait pris conscience d’elle-meme. Combattant 
sous le möme drapeau, les hommes“ des dill&rents pays 
zermaniques avaient sent} naitre en eux l’idee d’une patrie 
SommMuUnNe,
	        
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