Full text: Histoire et civilisation contemporaines (T)

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CHAPITRE VII: 
former un gouvernement provisoire, Le venerable Dupont de 
U’Eure, le savant Arago, le poete orateur Lamartine, les 
avocats Ledru-Rollin, Marie, Cremieuz, le finaneier Garnier- 
Pages s’inställerent a ’Hötel de Ville au milieu d’un düsordre 
indescriptible. Ils etaient a peine maitres de leur salle de 
deliberations et, pour se coneilier les masses ouvrieres, 
s’adjoignirent un ecrivain socialiste, Lowis Blanc, un ouvrier 
möme, Albert, 
Lamartine; le drapeau tricolore et Ile drapecau 
rouge. — L’Hötel de Ville etait sans cesse assailli par des 
handes qui formulaient les revendications les plus varices 
et les plus inadmissibles. Les membres du gouvernement 
provisoire, ä peine proleges par quelques gardes nalionaux, 
eherchaient & calmer Veffervescence. Lamartine, surtout, & 
la tenue digne et grave, A la parole facile et charmeuse, 
parlementait. sans cesse, mais se vit oblige de faire face ä 
un peril imminent. Une foule surexeitee remplissait la place 
et ses vociferalions menagcantes reclamaient, comme drapeau 
national, le drapeau rouge qui jadis avait ete le signal de la 
loi martiale, mais que les groupes democratiques avalent 
adopte comme ralliement dans les emeutes. Du perron de 
]’Hötel de Ville, Lamartine, entoure de baionnettes, deploya 
toute son eloquence pour ramener cette foule egarce mais 
patriote au drapeau tricolore. Il la fölicita d’abord de sa 
victoire, de sa moderation, de son humanite. « Voilä ce qu'a 
vu le soleil d’hier, s’eeria-t-il, citoyens! et que verrait le 
soleil d’aujourd’hui? I verrait un autre peuple, d’aufant plus 
[urieux qu'il a moins d’ennemis ä combatire, se düfier des 
mömes hommes qu'il a Glevös hier au-dessus de lui; les 
contraindre dans leur liberte, les avilir dans leur dignite, les 
meconnaltre dans leur autorite, qui n’est que la vötre; sub- 
stiluer une revolution de vengeances et de supplices a une 
revolution d’unanimite et de fraternile; et commander &ä son 
gouvernement d’arborer en signe de concorde l’etendard de 
combat ä mort entre les citoyens d’une möme patrie! le 
drapeau rouge qu'on a pu Clever quelquefois, quand le sang 
coulait, comme un epouvantail contre des ennemis, qu'on 
doit. abattre aussitöt apres le combat en signilication de
	        
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