HISTOIRE DE LA FRANCE ET DE L’EUROPE 309
en partieulier a l’empereur l’amour, le respect, lPobeissance, la
fidelite, le service militaire, Jes tributs ordonnes pour la defense de
l’Empire et de son tröne..... Honorer et servir notre empereur est
donc honorer et servir Dieu lui-meme... Ceux qui mangqueraijent &
leurs devoirs envers notre empereur se rendraient dignes de la
damnation eternelle. »
Magistrats et gendarmes, professeurs et prötres Etaient
charges, ä des titres divers, et par des moyens appropries,
de dresser la nation a l’obeissance. ; ,
La conscription, qui fut maintenue, donna Al’Etat un
nombre considerable de soldats ; quant a l’argent, il rentra
dans les caisses publiques en abondance par les impöts
directs qu'avait etablis la Convention et par les impöts in-
directs de consommation supprimes par la Revolution, mais
retablis par l’empereur. L’administration des contributions
directes, avec ses percepteurs par chaque groupe de com-
munes, ses receveurs particuliers au chef-lieu de l’arrondis-
sement, un tresorier payeur general au chef-lieu du depar-
tement, assura la rentree reguliere des quatre contributions
directes /fonciere, personnelle et mobiliere, portes et fen&-
tres, patentes), tandis que celle des droits reunis, avec son
armee d’employes de regie, ses « rats-de-caves » vite aussi
impopulaires que les gabelous de l’ancien regime, surveilla
la circulation et la vente des boissons, pour empächer les
contribuables d’echapper aux plus lourds des impöts indi-
rects.
Afın de stimulerle zele des fonctionnaires de tous ordres,
Napoleon, qui disposait dejä de ’avancement, crea un nou-
veau stimulant : la Legion d’honneur, destinee A recom-
penser les services civils et militaires, et la fidelite au
Bouvernement.
La centralisation administrative. — Sous Vancien regime, ja-
mais l’Etat n’avait eu ä son service une machine administrative
aussi simple et aussi perfectionnee pour assurer les services pu-
blics, faire regner partout Fordre, extraire & si peu de frais et avec si
peude douleur de la masse des contribuables autant d’argent ou de
Soldats. L’administration de l’ancien regime avait dejä centralise
aux mains du roi des pouvoirs exorbitants ; l’organisation admi-
histrative crege par Napoleon continue et ache&ve l’xuvre du despo-