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proprietaires sont trop genes pour se payer ces machines, en
admeltant que leurs pieces ne soient pas aussi morcelees?
Autre inconvenient : voulez-vous ameliorer par le drainage
une de vos parcelles enclavee dans les terres d’autrul ?
Comme un drainage n’est pas commode et coüte:tres cher, sı
peu que le voisin y mette de la mauvaise volonte, vous
preferez vous abstenir et votre parcelle reste d’un rappori
mediocre et meme en friche.
Ce que je dis de la culture, je pourrais le dire de la viticul-
ture 04 le gaspillage de temps et de materiel, s’il est moindre
dans le travall du vignoble, se retrouve dans la fabrication
du vin par petites quantites, dans une multitude de cuves et
de locaux distinets.
Je n’en finirais pas s’il me fallait enumerer tous les gaspil-
Be qu'entraine la petite culture,
ch bien ! dans Yindustrie, le regime de la propriete indi-
viduelle et de la libre concurrence entraine des gaspillages
aussi €normes.
Le Paysan. — Et pourtant, 1A, ce n’est plus le regime de la
jetite industrie, c’est le regime du travail en grand, de la
grande industrie.
Le Soc. — Cost vrai; mais c’est toujours le regime de la
libre concurrence ; or, voici ce qu'il entraine de pertes de
forces.
Pertes de forces parce que dans beaucoup de metiers, la
cordonnerie par exemple, de petits patrons r6sistent tant
qu'ils peuvent ä la concurrence des grandes fabriques: ils
travaillent avec un outillage grossier, rudimentaire, faute de
fonds pour acheter des machines perfectionn6es ; ils n’arri-
vent a resister qu'au prix de longues journe6es de travail, or,
produire en 12 heures ce qu'on pourrait produire en 5, avcc
un machinisme perfectionne, est un triste gaspillage d’efforts
humains.
Pertes de forces encore sous forme de longs chömages
parce que les patrons, dans la concurrence aveugle et desor-
donnee qwils se. font, produisent tant et plus, encombrent
leurs magasins; ils ont trop produit pour les moyens d’achat
des consommateurs ; des crises 6clatent, tantöt dans une
industrie, tantöt dans une autre ; ils licencient une partie de
leur personnel, et ce sont des milliers de sans-travail sur le
pave, mendiant de l’ouvrage. .
D’aulres fois, c'est une de&couverte de machines nouvelles
qui jette hors de l’usine des centaines et des milliers d’ou-
vriers, qui ne reussiront que lentement a s’embaucher ailleurs.
Sur le pave des grandes villes, il y a, d’un bout de l’annee
A V’autre, une arm6e de sans-travail — Varmee de reserve du
travail — qui est prete a s’embaucher :& n’importe quel
prix et qui reclame ä cor et A cris quelqu'un qui veuille bien
”exploiter,