Full text: Histoire de la France et de l'Europe

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proprietaires sont trop genes pour se payer ces machines, en 
admeltant que leurs pieces ne soient pas aussi morcelees? 
Autre inconvenient : voulez-vous ameliorer par le drainage 
une de vos parcelles enclavee dans les terres d’autrul ? 
Comme un drainage n’est pas commode et coüte:tres cher, sı 
peu que le voisin y mette de la mauvaise volonte, vous 
preferez vous abstenir et votre parcelle reste d’un rappori 
mediocre et meme en friche. 
Ce que je dis de la culture, je pourrais le dire de la viticul- 
ture 04 le gaspillage de temps et de materiel, s’il est moindre 
dans le travall du vignoble, se retrouve dans la fabrication 
du vin par petites quantites, dans une multitude de cuves et 
de locaux distinets. 
Je n’en finirais pas s’il me fallait enumerer tous les gaspil- 
Be qu'entraine la petite culture, 
ch bien ! dans Yindustrie, le regime de la propriete indi- 
viduelle et de la libre concurrence entraine des gaspillages 
aussi €normes. 
Le Paysan. — Et pourtant, 1A, ce n’est plus le regime de la 
jetite industrie, c’est le regime du travail en grand, de la 
grande industrie. 
Le Soc. — Cost vrai; mais c’est toujours le regime de la 
libre concurrence ; or, voici ce qu'il entraine de pertes de 
forces. 
Pertes de forces parce que dans beaucoup de metiers, la 
cordonnerie par exemple, de petits patrons r6sistent tant 
qu'ils peuvent ä la concurrence des grandes fabriques: ils 
travaillent avec un outillage grossier, rudimentaire, faute de 
fonds pour acheter des machines perfectionn6es ; ils n’arri- 
vent a resister qu'au prix de longues journe6es de travail, or, 
produire en 12 heures ce qu'on pourrait produire en 5, avcc 
un machinisme perfectionne, est un triste gaspillage d’efforts 
humains. 
Pertes de forces encore sous forme de longs chömages 
parce que les patrons, dans la concurrence aveugle et desor- 
donnee qwils se. font, produisent tant et plus, encombrent 
leurs magasins; ils ont trop produit pour les moyens d’achat 
des consommateurs ; des crises 6clatent, tantöt dans une 
industrie, tantöt dans une autre ; ils licencient une partie de 
leur personnel, et ce sont des milliers de sans-travail sur le 
pave, mendiant de l’ouvrage. . 
D’aulres fois, c'est une de&couverte de machines nouvelles 
qui jette hors de l’usine des centaines et des milliers d’ou- 
vriers, qui ne reussiront que lentement a s’embaucher ailleurs. 
Sur le pave des grandes villes, il y a, d’un bout de l’annee 
A V’autre, une arm6e de sans-travail — Varmee de reserve du 
travail — qui est prete a s’embaucher :& n’importe quel 
prix et qui reclame ä cor et A cris quelqu'un qui veuille bien 
”exploiter,
	        
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