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CHNAPITRE II.
» la fois contre la cour pl6niere et contre une reforme de
ja juridietion qui tendait ä aflaiblir leur importance.
La Normandie, la Bretagne, s’agitaient pour le main-
tien de leurs privileges et de leur quasi-independance.
En Dauphin6, Vexil du parlement de Grenoble fut le
signal de troubles graves, et les Etats de la province,
qu’on ne r6unissait plus depuis longtemps, se reunirent
d’eux-memes, La cour fut forc6e d’autoriser cette assem-
bl6e qui si6gea au chäteau de Vizille et decida le refus
le tout impöt nouveau jusqu'aux Etats generaux.
Brienne, qui avait tout prevu, disait-il, möme la
guerre civile, semblait ne rien redouter, mais V’Ordre
möme dont.il sortait lui porta le dernier coup. L/’as-
sembl6e du clerg6 de France presenta aussi des remon-
trances contre la cour pleniere et r&clama 6galement les
Etats g&n6raux. Brienne dut c6der : il 6tait a bout de
ressources; il dut proposer au Toi la convocation des
Etats qui furent annonc6s, par un arröt du Conseil du
8 aolt, pour le 1° mai 1789. Quelques jours apres, le
35 aodt, Lomönie de Brienne, qui avait trouve le temps
de s’enrichir encore en Cette 6poque de crise, se retira
du ministöre, et la manifestation de la joie populaire,
quand on apprit sa chute, eut d6jä un caractöre r6volu-
tionnaire.
Deuxieme ministere de Necker (25 aoüt 41788-
14 jmiliet 1789). — Necker, rappele au contröle gen6-
ral des finances, ne pouvait plus prevenir la Revolution,
mais il pouvait Ja conduire. Malheureusement « nul
homme d’Etat ne fut jamais moins arme en guerre pour
antrer dans les luttes d’une revolution. Les controverses
vives troublaient sa dignit6; sa raison s’6tonnait de ne
pouvoir r6ussir & convaincre les passions; sa lenteur
T’honnete homme ne savait pas marcher le pas rapide
des opinions dechain6es‘. » Necker, embarrass6 sur la
"orme de la convocation des Etats generaux et leur com-
4. De Baranle, Etudes historiques et ki!lcraires, Notice sur le comte de
Satnt-Priest.