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CHAPITRE IV.
appartienne, peut lire sans rien y regreitter, puisque
l’ancien r6gime venait de s’&crouler tout entier aux ap-
plaudissemeuts de ceux-lä mömes qui en profitaient.
Travaux de l’Assemblee; declaration des droits de
ırrhomme. — En une nuit le terrain avait 6t6 deblay6,
l’Assembl6e se mit & euvre pour 6difier. « Alors, dit
axcellemment Augustin Thierry, commenca pour elle le
travail de la cr&ation politique, par la puissance de la
raison, de la parole et de la libert6. Ce travail, dans ses
diverses branches, fut une synthöse oüU tout partait de la
raison pure, du droit absolu, de la justice 6ternelle.
L’Assembl6e constituante demanda tout ä la ralson,
rien A l’histoire, et toutefois, dans son ceuvre purement
philosophique en apparence, il y eut quelque chose d’his-
torique. En &tablissant Vunite du droit, l’6galit6 devant
la loi, la hierarchie reguliere des fonctions publiques,
l’uniformit& de l’administration, la delegation sociale
du gouvernement, elle ne fit que restaurer Sur notre
sol, en l’accommodant aux conditions de la vie moderne,
le vieux type d’ordre civil l6gu6 par Vempire romain ; et
ce fut la partie la plus solide de ses travaux, celle qui,
reprise et completee dix ans plus tard par la l6gislation
du Consulat, est demeur6e in6branlable au milieu des
secousses et des changements politiques*. »
Avec cette passion de la logique qui est ]a marque
de Vesprit francais, ’Assembl6e, s’inspirant A la fois de
Ja declaration du Congres americain et des maximes des
philosophes, redigea une declaration des droits de
Phomme, qui fut votee le 12 aodıt. C’6tait un besoin,
apres tant de siecles od Voppression de la conquöte avalt
fauss6 les principes naturels, de revenir & ces principes
qui doivent &tre la rögle de toute soci6t6 vraiment digne
de ce nom. Cette döclaration, d’ailleurs, faite contre le
despotisme d’en haut, repose, quelque appreciation
qu’on pulsse faire de certains details, sur des princlpes
, Aug. Thierry,
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Considerations sur Fhistoire de France, chap, 11.