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CHAPITRE XXı
guerre, ne paraissait nullement decourag&, Courant de
tribu en tribu, 1] retrouva bientöt une armee. A mesure
qu’il voyait s’6vanouir son reve d’un grand empire mu-
sulman fonde par ses armes, il semblait devenir plus
actif et plus acharn6 ä la lutte. « Vous abandonnez
donc, Gcrivait-il aux tribus incertaines, la foi de vos
peres, et vous vous livrez lächement aux chretiens! N’a-
Vez-vous donc pas assez de courage et assez de persev6-
rance pour supporter encore pendant quelque temps les
maux de la guerre?... Tant qu’il me restera un sonffle
de vie, je feral la guerre aux chretiens et je vous suivrai
comme votre ombre, Je vous reprocherai en face votre
honte pour vous punir de votre lächete, je troublerai
votre sommeil par des coups de fusil qui retentiront
autour de vos douars devenus chretiens. »
Prise de la Smala (4843), — L’&mir osait encore
faire des excursions jusqu’aux portes d’Alger, mais
le gouverneur, nomme marechal ä la suite de ses bel-
les campagnes de‘ 1841 et de 1843, se preparait ä
Iui porter un coup qui devait lui &tre sensible, Le de-
sert 6tait le refuge d’Abd-el-Kader : c’est de la qui'il
s’6lancait pour ses rapides expeditions, c’est au de&-
sert que le gouverneur resolut de l’atteindre dans ce
qui] avait de plus pr&cieux : sa Smala ou famille. La
Smala formait une veritable ville errante qui gardait la
famille de l’emir, celle de ses principaux compagnons,
ses tresors; cit& flottante qui Iui tenait lieu de places
fortes et qu’une cavalerie redoutable defendait. Le ma-
rechal Bugeaud partit au mois de mai 1843, avec Ile
jeune duc d’Aumale, qui commandait la colonne mo-
bile. Le 16 le duc d’Aumale apprit que, loin de soup-
gonner notre approche, les Arabes avaient tranquille-
ment dress6 les tentes de la Smala dans un pli de
terrain, aux se du Tanguin, ä un quart de lieue
de n0s troupe ince comprend que l’occasion, si
souvent rechere, . present, . qu'il en faut profiter
au plus vite, Le moindre retard pourrait donner le
temps A la Smala de disparaitre comme elle avait dis-