240 CABIERS D'UNE ELÄVE DE SAINT-DENIS,
bataille sans deplorer les maux de la guerre, et il
ordonna qu’'on eüt soin des blesses et qu’on traität
les ennemis comme ses propres sujets.
Le marechal de Saxe, au milieu de ce triom-
phe, se fit porter vers le roi. I! retrouva un reste
de force pour embrasser ses genoux et pour Iui
dire ces propres paroles : « Sire, j’ai assez vecu,
je ne souhaitais de vivre aujourd’hui que pour voir
Votre Majeste victorieuse. Vous voyez, ajoula-t-il
ensuite, A quoi tiennent les batailles, » Le roi le
releva et l’embrassa tendrement. Il dit au duc de
Richelieu : « Je n’oublierai jamais le service im-
portant que vous m’ayez rendu.» Il parla de
meme au duc de Biron. Le marechal de Saxe dit
au rol : «Sire, il faut que j’avoue que je me re-
proche une faute, J’aurais dü mettre une redoute
de plus enire les bois de Barri et de Fontenoy; mais
je m’aurais pas cru qu'il y eüt des hommes assez
hardis pour hasarder de passer en cet endroit. »
Les allies avaient perdu neuf mille hommes,
parmi lesquels il y avait environ deux mille cinq
cents prisonniers. Als n’en firent presque aucun sur
les Francais. Par le compte exactement rendu au
major-general de l’infanterie francaise, il ne se
trouva que Seize cent quatre-vingt-un soldats ou
sergents d’infanterie {u6s sur la place, et trojs mille
deux cent quatre-vingt-deux blesses. Parıni les
officiers, cinquante-trois seulement etaient morts
sur le champ de bataille ; trois cent vingt-quatre
etaient en daınger de mort par leurs blessures, La
cavalerie perdit environ dix-huit cents hommes.
Jamais, depuis qu'on fait la guerre, on n’avait
pourvu avec plus de soin A soulager les maux
altaches A ce !lcau, Il y avait des höpitaux prepares