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et le coadjuteur avait 6&te gagne par l’esperance du
chapeau de cardinal, Des femmes avaient conduit
toute cette intrigue. Mais le coadjuteur, voyant
qu’on ne se pressait pas de tenir ce qui Iui avait €t6
promis, engagea le duc d’Orleans, qu'il gouvernait,
le parlement, ol. ilavait un grand credit, et le parti
de la Fronde, dont il €tait le chef, a se declarer
hautement pour la liberte des princes et pour l’6-
loignement du cardinal. La regente fut obligee de
les delivrer et d’eloigner son ministre, qui sortit du
royaume. Le peuple fit des feux de joie pour la li-
berte des princes comme il en avait fait pour leur
emprisonnement, et ils rentrerent dans Paris, au
milieu des acclamations, l1e 16 f&vrier 1651.
Le parlement rendit plusieurs arröts contre le
cardinal et le bannit & perpetuite du royaume,;
Mazarin continuait cependant de gouverner la r6-
gente, qui feignit d’etre reconciliee avec le prince
de Conde pour le perdre plus sürement. Ce grand
capilaine ne combattait pas 4 armes egales; trompe
par la dissimulation de la reine, il fut Ja victime
des petites intrigues quelle trama. Il ne reconnut
son erreur que lorsqu'il se fut rendu odieux & la
Fronde. Alors, pour se venger de la cour, il fuß
contraint de former un troisieme parti, Il fit un
traite avec l’Espagne, et on se prepara de part et
d’autre A 1a guerrei Dans cette conjoncture, 1&
cour acquit le marechal de Turenne, qui revint
sur une lettre que le roi lui 6crivit.
Louis XIV, alors majeur, rappela le cardinal au
commencement de l’annee suivante, Le parlement
se declara tout & la fois contre Conde et contre
Mazarin; il rendit de nouveaux arreis contre ce
ministre, il mit sa tete A prix, et le duc d’Orleans,
HISTOIRE MODERNE, — FRANCE.