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cheverel; on Iui donna un ben&fice : le clerge& et
le peuple se livrerent A une sorte d’enthousiasme
qui dirigea presque toutes les Elections sur des
Tories,
Des que les Tories furent les plus forts, ils devin-
rent, comme les Whigs, insolents et persecuteurs.
Ils se dechainerent contre les anciens ministres et
contre le duc de Marlborough, Les grandes actions,
les grands services de ce general furent oublies.
Cependant la cour n’osait pas Iui öter le com-
mandement de l’armee. Tant que la guerre dure-
rait, il etait presque sür de conserver beaucoup de
Pouvoir, et, quelque disposition que la reine Anne
eüt pour la paix, les prejuges de la nation contre
la France et l’orgueil de la victoire y opposaient de
puissants obstacles,
Mais, l’empereur Joseph etant mort, l’archiduc
Charles heritant de tous ses Etats, l’Angleterre
devait suivre un autre systeme, Elle 8’6puisait pour
la cause d’autrui; elle supportait le poids de la
guerre ; 1a Hollande et la maison d’Autriche en
recueillaient les avantages, Si l’6quilibre de l’Europe
avait fait prendre les armes ; si l’on avait eraint
que la maison de France, &tablie sur Je tröne d’Es-
pagne, n’emportät la balance de son cöte, fallait-il
mettre sur la meme tete toutes les couronnes qui
avaient rendu autrefois la maison d’Autriche trop
redoutable? N’etait-il pas temps de finir les calamites
de l’Europe? N’etait-ce pas ce que l’Angleterre
Douvait executer de plus glorieux?
Les engagements pris avec les allies genaient la
reine Anne et ses ministres. On avait dejäa entame
avec la cour de Versailles une negociation secrete,
par le moyen d’un prötre inconnu, nomme Gau-
HNISTOIRE MODERNE, — FRANCE,