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TROISIEME PARTIE.
Il faut plaindre les uns et les autres; il faut tächer
d’eäveiller chez les riches 6goistes le souvenir de leurs
freres malheureux; il faut s’efforcer d’apaiser chez les
pauvres le senliment injuste de l’envie ou de la haine.
Le plus heau devoir del’homme instruit, c'est d’imiter
le semeur de ’Evangile et de s’en aller repandant partout
ia semence des nobles pens6es, le souvenir des saints
devoirs, et surtout ce sentiment puissant et fecond :
amour fraternel de l’humanite.
138, Un exemple de justice. — Hospitalite donnee &
Charles-Edouard.
En 1745, le prince Charles-Edouard, pretendant au
tröne d’Angleterre‘, perditen Ecosse* une bataille deci-
3zive el se vit poursuivi par les troupes victorieuses. N
Btait sans secours et sans asile ; le petit nombre d’amis
qui l’avaient accompagne diminuait chaque jour ; car tels
sont souvent les amis des princes, que la mauvaise for-
tune suffit a dissiper.
Charles-Edouard se trouvait donc comme emprisonne
dans Je royaume qu'il 6tait venu conquerir. Chaque
jour il apprenait le supplice de la plupart de ses parti-
sans. On avaijl mis sa 161e & prix.
Il erra longlemps seul, toujours au moment de tom-
ber entre les mains de ceux qui le cherchaient.
Ayant fait un jour dix lieues ä pied et se trouvant
Epuise de faim et de fatigue, il va 6tre surpris par les
soldats. Il ne peut plus trouver d’asile que dans le chätenu
d’un seigneur anglais; ’un de ses mortels, ennemis.
Il se presente devant cet homme : « Le fils de vos
rois, 1ui dit-il, vient vous demander du pain et des ha-
bits. Je sais que vous 6tes mon ennemi; mais je vous
crois trop genereux et trop loyal pour refuser l’hospita-
Jit& a un proscerit*. »
Le genlilhomme accueillit dans sa maison le fugitif.
138. Devoirs oraux : 1. Expliquez ces mots : on avait mis
ja tete & prix, — 2. le mot proserit *,