DEVOIRS DE L’ENFANT
vait dit la jeune femme du medecin ; on avait &te
mecontent des achats et l’on s’etait promis de se tenir
en garde, Je compris que, remplir un metier qui im-
pose des sacrifices a tous ceux avec lesquels on est en‘
relations, cela equivaut a demander et ä recevoir l’au-
möne tous les jours ; or, les gens ne tardent pas &
se lasser d’encourager une situation voisine de la‘
mendicite,
Le conseil qui m’avait 6te donne changeait comple-
tement mon avenir. Je ne comptais plus simplement
sur ma gentillesse, sur mes reparties aimables pour
engager le client ä me rendre le service d’acheter; je
comptais au contraire sur le service que des marchan-
dises de bonne qualite et d’un prix raisonnable pou-
vaient rendre a ceux qui en avaient besoin. Je voyais
fort bien qu’'en portant ma marchandise au domicile‘
des gens, et enne vendant pas plus cher, ä egale qualite,
que certains marchands etablis en boutique dans la
ville, jJ’avais sur eux un avantage incontestable. Je me
sentais done un etre utile, independant, et }’etais fier‘
de mon etat.
L’excellente ordonnance du docteur avait rendu
beaucoup de forces a ma chere mere ; sans &tre guerie,
elle allait mieux. Elle profita de ce repit a ses souffran-
ces et du gain de mon petit commerce’pour me faire
un trousseau d’effets bien en ordre et bien propres. Je
Ja grondais de ne s’oceuper que de moi.
— Quand tu auras tout ce aquiil te faut. disait-elle.
mon tour viendra.
Le soir, elle me faisait lire ; lorsque je sus tr&s-cou-
ramment lire, elle m’apprit que je pourrais aller tous
les soirs une heure prendre des lecons d’&eriture chez
un maitre d’eeole.
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1. Que signifle &tre en relations d’affaires avec quelqu'un. —
2. Pourquoi se lasse-t-on d’encourager un mö6tier voisin de la men-
dieit6 ? — 3, Expliquez le mot domicile. — 4. Qu’est-co qui fait
qu’'on est fer de son etat? — 5. Ouwest-ee qu'un frousseau?