REORGANISATION DE LA PRUSSE 181
Economique de la Prusse V”Allemagne entiere, sauf
Vl’Autriche et les Villes libres.
La tourmente de 1848 eut un heureux resultat, elle
fit de la Prusse une monarchie constitutionnelle. Le roi
Frederic-Guillaume IV (monte€ sur le tröne en 1840)
ne consenltit pas, il est vrai, a soumettre les actes du
gouvernement royal au contröle d’un Parlement; il
stablit seulement un landtag avec lequel il partagea uni-
quement le pouvoir legislatif. Il espera detourner des ce
moment le mouvement unitaire allemand au profit de la
Prusse, et, apres avoir refuse la couronne imperiale
offerte par le Parlement de Francfort, forma une Union
restreinte dans laquelle il se subordonna 27 petits Etats;
mais, dans des conferences tenues a Olmütz, en Mo-
ravie, l’Autriche l’obligea a dissoudre cette Union. C’est
ce que les Prussiens ont appele « l’humiliation d’Ol-
mütz »; ils en ont garde contre les Autrichiens un long
ressentiment (1831).
Antagonisme de la Prusse et de V Autriche. — Mais, si
la Confederation germanique fut alors retablie, l’antago-
nisme de la Prusse et de l’Autriche y devint chaque
jour plus aigu. Il se manifesta surtout dans la diete de
Francfort, ou sicgeaient les delegues de tous les princes
allemands. Le representant de la Prusse, un jeune gen-
tilhomme pomeranien, qui devait 6ire le Richelieu de
VAllemagne, M. de Bismark, saisissait toutes les 0cca-
sions d’etre desagreahle a son collegue, le representant
autrichien, qui exercait de droit la presidence de l’Assem-
blee; il etait preoccupe surtout du soin de se maintenir
sur un pied d’egalite parlaite avec lui, et de ne pas se
laisser confondre dans «le.troupeau » des autres dele-
gues, Toutes les occasions lui etaient bonnes : il a
raconte lui-meme plaisamment que le President, le
delegue autrichien, ayant un jour allume un cigare pen-
dant une discussion, il eut soin, pour sauvegarder la
dignit& de la Prusse, d’allumer Iui-meme une grosse
pipe A la sgance suivante.
ENS. SUP. — (3° annde).