DIVISIONS POLITIQUES
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sont inseparables de tout costume de f@te, et möme les
paysans se traitent enire eux de caballeros (chevaliers).
Chacun de ces particularismes provinciaux a sa capi-
tale, le Catalan a Barcelone, le Basque a Bilbao, l’Anda-
lou & Seville, ete.
(2°) Divisions politiques; absolutistesetliberaux.
— A ces divisions ethnographiques de V’Espagne se sont
ajoutees en ce siecle des divisions politiques, non moins
tranch6es etnon moins nombreuses. L’Espagne etait, avant
la Revolution francaise, un des pays oü Vancien regime
semblait le plus solidement affermi. « Le tröne et l’autel »,
le droit-divin des rois et la toute-puissance de la religion
catholique se pretaient un mutuelappui; l’Zaguisition, qui
avait a son service toutes les forces du gouvernement,
poursuivait bien plus encore les heresies politiques que
les hörösies religieuses. Cette situation etait unanime-
ment acceptee.
Mais tout changea avec l’arrivee des Francais et l’in-
vasion des ides francaises au temps de Napolcon: quand
les troupes du roi Joseph durent repasser les Pyrenees
en 1813, elles laisserent derriere elles les principes nou-
veaux., Ce n’est pas en vain que les Espagnols avaient
vecu pendant quelques anndes sous le regime du Code
civil: un grand nombre de ceux memes qui, par patrio-
tisme, avaient combattu Napoleon, avaient neanmoins
compris la superiorite des idees nouvelles d’egalite civile,
d’independance religieuse, de libert6 politique : dorena-
vant, en Espagne comme dans les autres Etats Europeens,
il_y eut un parti liberal aux prises avec un parti conser-
vateur.
Victoire des Kberaux. — C’est a l’epoque de la r6vo-
lution de 1820 que se manifesta la rupture de lunite
morale de l’Espagne: tandis que les liberaux arrachaient
une Constitution a Ferdinand VII, les absolutistes ou
apostoliques prenaient les armes pour la renverser;
V’Armege de la fol qu'ils organiserent fut soutenuc par le
clerge et par les ordres religieux, dont la pulssance
ENS, SUP, — (3° annege). Am