388 HISTOIRE DE L'’£UROPE ET DE LA FRANCE
Idges politiques
des Stuarts.
Le «© Basilicon
Darton ».
Le traite de la mo-
uarchie selon Jac-
aues [er.
Le despotisme e!
l’Eolise officielle
1 aime Vanglica-
nisıne & cause de sa
hierarchie et de sa
disecinline.
plus proche parent, l’heritier de la couronne, &tait le roi
d’Ecosse, Jacques VI. Jacques Stuart descendait en effet
d’Henri VII par sa grand’mere, Margaret ou Marguerite
Tudor. Il fut donc proclame roi d’Angleterre sous le nom
de Jacques Ier, sans qu'il y eüt rien de change dans les rap-
ports des deux couronnes, car, jusqu'en 1707, l’Ecosse
garda son parlement et sa constitution particuliere,
Tous les Stuarts qui regnerent en Angleterre eurent ä peu
pres les mö&mes doctrines politiques. Aucun d’eux ne les
formula plus nettement que Jacques Ier, Sous le nom grec
de « Basilicon Doron », Jacques Ier ecrivit en effet un traite
sur la « charge royale » ou sur le « droit des rois ». Rien
de plus grand ni de plus simple que ce droit d’apres son
systeme. Il vient de Dieu lui-meme et il a ete donne aux rois
et & Jacques Ier en particulier, pour qu'il dirige ses sujets
dans ce monde et qu'’il assure leur salut dans l’autre. Tres
logique avec ses principes, le nouveau roi etait d’avis
Vimposer a l’Angleterre un gouvernement absolu et une
Eglise officielle,
Cette Eglise etait dejä choisie! C’etait l’anglicanisme, la
haute Eglise, « high church » VEglise etablie par Elisa-
beth (1), non pas qu'il y füt ne, ni qu'il v eüt ete baptise,
mais parce qu'elle se rapprochait infiniment plus du catho-
licisme qu'’aucune autre secte protestante, et quavec ses
archev&ques, ses Eveques, son livre de prieres, sa discipline
exacte, elle offrait au roi un excellent instrument de domi-
nation.
Ainsi ce petit roi d’Ecosse qu’'on croyait aussi faible
d’esprit que faible de corps, celui que Sully appelait « le plus
sage des fous », ou qu' Henri IV preferait nommer simple-
ment « maitre Jacques », avait la pretention d’imposer &ä
l’Angleterre un double despotisme. Joignez ä cela quiil
avait le plus vif penchant pour le fayoritisme et qu'’il chaisit
(r) Bill des six articles sous Henri VIM /1539), de 39 articles
edictes sous Edovord VI „2, renouvele par l’acte d’Uniformite
(1562) sous Elisabeth.