LECTURES HISTORIQUES.
L’art musulman. — « L’art musulman est moins complet
que l’art antique et meme que l’art byzantin. II n’admet ni la
peinture, ni la sculpture. L’architecture seule est pratiquee. Les
Arabes n’ont pas cherche & imposer leurs idees artistiques aux
peuples canquis. Ils ont admis les styles qui prevalaient chez
les vaincus. L’Inde et 1’Egypte d’abord, puis Byzance, leur ont
fourni des modeles, Leur architecture n’est pas une. Nue, raide
et uniforme & l’exterieur, elle est, a l’interieur, luxueuse jusqu'a
la prodigalite et elle se plait & briser et & faire scintiller toutes
les lignes. .
‚..» L’architecture des Arabes ne differe point par Son essence
de celle des Orientaux; ses creations sont toutes de detail. On
lui doit V’arc en fer & cheval, V’are en accolade ou contourne6;
mais elle a fait aussi usage de ]’arc plein cintre.
» Les mosquees sont couveries, dans les espaces interieurs,
soit par des charpentes, comme dans les basiliques, soit par des
coupoles, comme les 6glises grecques, La construction est la
meme, un peu plus €lancee, toutefois, .
» Ce qui appartient en propre aux Arabes, c'est la voute di
stalactites. Elle se retrouve dans tous leurs monuments et elle
est peut-6tre le trait le plus saillant de l’art musulman. L’orne-
mentation par les arabesques est particulierement brillante; elle
6tonne et elle rejouit les yeux. » (LHOMME et ROcHEBLAYE!, Guide-
programme d’un cours d’histoire de Vart, 1 vol. in-12, Paris,
Allison et Gi°,)
Si les Arabes sont les inventeurs des arabesques.
— « Les arabesques sont un genre d’ornements peints, sculptes,
ou sculptes et peints ä la fois, representant un bizarre et un fan-
tastique assemblage de fleurs, d’arbustes et de rinceaux qui
viennent se möler & de merveilleuses et gracieuses combinaisons
de lignes,
» L’origine des arabesques est des plus anciennes, Car ces
sortes de compositions proviennent immediatement du goüt de
l’homme pour l’ornement, de son besoin d’imitation et de son
amour pour le merveilleux et le surnaturel. On en trouve des
I. M. F. Lhomme, professeur d’enseignement moderne au lycee Janson-de-
Sailly, s’est fait connaitre dans le monde des lettres par de savants articles de
eritique et d’histoire. — M. 8. Rocheblave, docteur &s letires, deux fois laureat
de ’Academie frangaise, est professeur de rhetorique au Iyc6e Lakanal. Il est
l’auteur d’un savant Xssai sur le comte de Caylus (1889) et d’una &tude träs ap-
profondie sur le graveur Cochin.