LES VILLES AU MOYEN AGE. 
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La charte de Lorris en Gälinais. 
Une cite, comme celle de Laon, dont tous les habitants se 
liaient les uns aux autres par des serments solennels, juraient 
de se defendre contre quiconque « pouvait vivre ou mourir », 
abbe, &veque, comte ou Toi, arrachaient & leur seigneur, par la 
violence ou par des n6gociations, des chartes qui leur donnaient 
le droit de se gouverner eux-memes, c’est-ä-dire d’Elire leurs 
Magistrats, d’avoir un tribunal, une milice, des revenus, 6tait 
dite commune jurge. Une commune juree 6tait une veritable sei- 
gneurie : comme tout seigneur feodal, elle avait un sceau aelle, 
00 le maire 6tait souvent figur6 A cheval, un beffroi communal 
qui tenait lieu de donjon seigneurial. Elle prötait & son suzerain 
5erment de foi et hommage, et exigeait des serments analogues 
des gens de la banlieue, qu’elle considerait comme ses vassaux. 
En s’insurgeant contre Jeurs seigneurs, les communes voulaient, 
NON pas se mettre en rEvolte contre la soci6t6 feodale, mais 8’y 
faire une place & cöte des seigneurs, 
Les villes de communaute ou. de bourgeoisie, fort nomhreuses 
dans le centre de la France, avaient un caractere tout different. 
Lä, point de magistrats 6lus : ’administration reste tout entiere 
Aux mains des officiers du roi ou du seigneur, C'est le Drevöt 
Jui rend la justice, commande la milice, Jeve les impöts, Les 
habitants des villes de bourgeoisie jouissaient de chartes oc- 
lroy6es, qui leur assuraient des garanties contre V’oppression, 
fixaient les cens & payer et le taux des amendes, reglementaient 
les cas dans lesquels les bourgeois devraient le service militaire. 
La charte accordee par Louis VI & la ville de Lorris en Gätinais 
Deut &tire consideree comme le type des constitutions munici- 
Pales qui furent en honneur, au douzieme siecle, dans le 
lomaine royal et dans les provinces avoisinantes. En voici le 
exie - 
ou, PAR LA GRACE DE DIEU, not DES FRANCAIS, etc., qu'il soit connu & 
a $: 1° Que quiconque aura une maison dans Ja paroisse de Lorris paye 
N cens de six deniers seulement pour sa maison ei chaque arpentde terre 
JWiL aurait dans cette paroisse, Et, s’il fait une telle acquisition, que cela 
Sit le cens de sa maison. 
20 Que nul habitant de Lorris ne paye de droit d’eniree ni aucune taxa 
Pont sa Nourriture, et qu'il ne paye atıcun droit de mesurage pour le bie 
IUE ui procurera son travail ou celui des animaux quil pourrait avoir. et
	        
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