LES BARBARES:. 37
moins, ils ne pratiquent aucun culte; leur passion dominante
est celle de Vor... » (AMMIEN MaArceLLIn!, liv. XXXI, ch. un)
Les Huns ne devinrent un danger pour l’'empire romain
qu’avec Attila. Jusqu'alors ils avaient forme des hordes dis-
tinctes obeissant & des chefs issus d’une meme famille royale,
mais divises par l’interet. Parmi ces chefs, c’6tait & qui oblien-
drait d’6tre pris a la solde de Rome. Le roi Roua regut de 1’em-
percur un diplöme de general et un subside de 350 livres d’or.
Attila lui-meme fit ses premieres armes dans l’arm6e romaine.
— Mais la situation changea quand Attila fut devenu roi de la
principale tribu des Huns, Moitie combatliant, moitie negociant,
il rattacha & son empire non- seulement le reste des tribus
hunniques,, mais aussi la plupart des peuples germains qui se
trouvaient encore en Germanie. Maitre de toute la barbarie, il
songea ä se jeter sur l’empire.
En 441, il franchit le Danube et impose aux Romains un
traite dösastreux. Voyant la peur qu’on a de lui, il en profite
pour enoncer de nouvelles pretentions. L’empereur essaie en
vain de le flechir par ses prieres et sa soumission. L’histo-
rien Priscus nous a conserve6 le souvenir d’une ambassade qu'il
eNvovya un jour au camp des Huns.
Une ambassade a Attila.
Le depart des ambassadeurs. — Les ambassadeurs
partirent de Constantinople, suivis d’un nombreux coricge
d’hommes et de chevaux, et se dirigerent vers Sardique quils
trouverent en cendres : ils gagnerent ensuite Naisse, patrie du
grand Constantin, qui n’6tait plus qu’un monceau de decombres
ol quelques malades, qui n’avaient pu fuir, languissaient dans
les ruines d’une 6glise. Au delä,de Naisse, la petite troupe eut A
parcourir une plaine toute parsem6e d’ossements humains, blan-
ohis au soleil et & la pluie, restes des massacres et des batailles
1. Ammien Marceilin, le dernier des grands historiens latins, passa une bonne
partie de sa vie dans les camps; il servit sous les empereurs Constance et
Julien. Retire & Rome, sous le regne de Valens et de Th6odose, il entreprit
d’6erire l’histoire de V’empire depuis Nerva jusqu'a 1a mort de Valens (Rerum ges-
‘arum Hibri XXX/), Les treize premiers livres sont perdus, mais ceux que Nous
avons sont les plus precicux (353-378) parce que l’historien parle de faits contem-
porains, dont il a Ele Lemoin et qu'il juge avec une remarquable impartialite.
CARRE, — LEUT, HIST,