Full text: La deuxième année (ancienne première année) d'histoire de France

LA ROYAUTE FRANGAISE. 
donc au comte de Poitiers qwil n’y avait qu’'un roi en France et 
lui ordonna d’envoyer ä Paris le prisonnier, Quand celui-ci y 
arriva, le roi lui choisit Iui-meme des avocats. Le pauvre sei- 
gneur plaida devant la cour du roi, contre le comte de Poitiers, qui 
Etait venu en personne defendre son jugement, et le pauvre sei- 
gneur gagna son proces, 
8. Le roi se donne une armee, — Le roi voulut avoir une 
armee & lul. Ses vassaux lui devalent;, a la verite, le service 
militaire, mais les grands vassaux le servaient quand cela leur 
convenait; les petits pendant un certain temps, pendant qua- 
rante jours au plus, Beaucoup avaient le droit de ne jamais sor- 
tir des limites de tel ou tel pays. Il y avait des scigneurs qui ne 
servaient qu'un jour et qui rentraient chez eux ä la nuit tom- 
bante pour y coucher. Avec des arm&es pareilles, on ne pouvait 
pas faire de guerre serieuse, Quand les rois eurent accru leur do- 
Maine, quand ils eurent des guerres avec les rois et les empercurs 
voisins, ils leverent des armees qu'ils payerent, et qui, par 
consequent, Etajent bien ä eux, car ils en choisissaient les soldats 
et les chefs. Ils commencerent par se servir de ces armees pen- 
Jant un an seulement, ou pendant deux ou trois ans; quand 
une guerre Etait finie, on renvoyait officiers et soldats. A la fin, 
sous le regne de Charles VII, les rois eurent une armee perma- 
nente, c’est-A-dire une armee qui demeura toujours a leurs 
ordres, prete & combattre les ennemis du royaume, Mais aussi CEUT 
Qui, dans le royaume, desobeiraient au rot, 
9. Le roi 6tablit des impöts, — Le roi voulut avoir des 
finances r6gulieres. Sous les premiers Capetiens, il n’y avait pas 
dans le royaume d’impöts publics. Cela se comprend, car les 
Impöts publics servent aujourd’hui a payer des depenses publi- 
ques, par exemple, les depenses de l’armee et les administra- 
tions; or, dans ce temps-lä, il n'y avalt ni armee ni admini- 
Stration; il n’y avait donc pas besoin d’impöts. Lorsque le roi 
eut une armee 3 Ini, il fallut bien la payer; alors les rois 6ta- 
blirent les impöts publics : les failles, qui etaient percues sur les 
biens fonciers ; les aides, qui Etaient percues sur toutes les mar- 
Chandises vendues. Ce fut une grande nouveaute que ces impöts; 
les rois les introduisirent peu & peu; quelquefois ils demanderent 
le consentement des trois ordres, reunis en Etats generaux ; le plus 
Souvent, ils se passerent de ce consentement. Ces impöts, qui 
$taient tr&s lourds, provoquerent des revoltes terrfbles, par exem- 
ple sous le regne de Charles VI; mais les rois en triompherent. 
D’abord ils n’avaient lev6 les tailles et les aides que pour un an ou 
pour quelques annees ; A partir du rögne de Charles VII, ces im- 
pöts devinrent permanents Ils 6taient pays sur les terres .des 
seigneurs aussi bien que sur les terres du TOLL 
‚10. Resultats obtenus.— Ainsi les sujets des seigneurs, qui 
A’Etaient & Forigine juges que par leurs seigneurs, furent juges 
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