19%
LA ROYAUTE FRANGCAISE.
par le roi. Les sujets des seigneurs qui, & l’origine, ne payaient
aucun impöt au roi, payerent des impöts au roi. Les sujets des
seigneurs, qui, a l’origine, connaissaient ä peine le roi, devinrent
les sujets du rol.
41. Le gouvernement central est organise. — Quand l’au-
torite royale eut fait tous ces progres, la cour du roi, qui suftisait
A tout faire au debut, ne suffit plus. Elle se divisa, pour mieux
faire toutes les besognes diverses qu'il lui fallait faire. Il y eut
un Parlement, pour rendre la justice ; une Chambre des comptes,
pour surveiller les finances ; un Grund conseil, ou l’on rendait
aussi la justice en certains cas, mais ol V’on traitait surtout les
affaires de politique et d’administration. D’autres conseils furent
organises dans la suite. Ces conseils, röunis autour du roi, for-
maient le gouvernement central.
42. Les ministres. — Mais le roi ne pouvait pas gouverner Seu-
lement par des conseils; les tonseils sont bons pour deliherer,
non pour agir; C'est pourquoi les rois prirent des secretaires
d’Etat ou ministres. Un secretaire d’Etat n’etait jusqu’au quin-
zieme siecle qu'un employe, qui contresignait les ordonnances du
roi. Hl arrivait souvent que c’etait lui qui les preparait, et c'est
comme cela que le secretaire devint un personnage important
dans l’Etat. Sous le regne de Henri II, il y eut quatre secretaires
a’Etat ; chacun d’eux avait a administrer un quart de la France,
Alors le gouvernement central fut mieux organise. Le roi eut
des conseils pour deliberer, des agents pour transmettre ses
ordres.
43. Le gouvernement provineial est organise. — Dans
les provinces, le roi eut des agents pour faire executer ses ordres.
Ce furent d’abord les baillis. A l’origine, ils rendaient la justice,
percevaient les impöts, administraient ; ils 6taient aussi des chefs
militaires ; en un mot, ils avaient toutes les attributions ä la fois,
comme la cour du roi au temps des premiers Capetiens; mais il
y eut dans les provinces, des le quinzieme siecle, des gouverneurs
de province, qui avaient T’autorite militaire; des receveurs gene-
raux pour les finances : les baillis ne furent plus que des officiers
de justice.
Ainsi le travail de l’administration fut divise ; T’administration
fut meilleure et l’autorite rovale fut mieux servie, A Vorigine. le
roi n’avait pas de representants de son autorite hors de son
domaine ; at seizieme siöcle, il y avait partout des represen-
tants de cette autorite ; partout ils etaient obeis.
14. Pourquoi les Francais du moyen äge aimerent la
royaute.— Les rois, en supprimant les guerres privdes, donnerent
zu royaume la paix, et la paix permit le travail, et le travail fut
„x. source de la richesse. Les rois, en se faisant obeir partout,
constituerent l’unite dela France, et cette unite fut la source
4e notre force. C'est pourquoi les rois furent aimes par nos