142 CAHIERS D’UNE ELEVE DE SAINT-DENIS,
ne fut qu'un pretexte pour Luther, qui savait bien
(jue, quel que soit l’abus que Ics hommes puissent
faire d’une chose, cet abus n’allere en rien la verite
et la bonte de cette chose. Or, Luther, qui faisait
profession‘ de la religion catholique, ne pouvait,
sans tomber dans l’heresie; s’elever contre le dogme
des indulgences,
4. Quest-ce qu’une indulgence, selon l’enseigne-
ment de l’Eglise catholique?
R. L’indulgence est 1a remission, non du peche,
mais de la peine temporellt, due au peche, Les in-
dulgences sont accordees par les pasteurs de l’Eglise
A la condition d’accomplir certaines bonnes e&uvres
quwils prescrivent. Une condition essentielle est
’6tat de gräce, parce que la peine temporelle n’est
remise qu’'autant que le peche a €te remis. Le pou-
voir qu'ont les pasteurs de l’Eglise d’accorder des
indulgences decoule de celui que Jesus-Christ leur a
donne de ker et de deler. Enfin V’effet des indul-
gences est. fonde sur la reversibilite des merites in-
finis de Jesus-Christ, et des merites surabondants
de la sainte Vierge et des sainls.
5, En quoi consistait l’abus qui servit de pr6-
texte aux attaques de Lulher?
R. Suivant la doctrine de l’Eglise catholique,
l’indulgence, comme nous l’avons deja dit, ne remet
que les peines temporelles dues au peche lorsque
le pecheur a dejh, par son repentir, merite l’absolu-
tion; mais il etait passe dans l’opinion vulgaire que
Vindulgence suffisait pour effacer le ,peche Iui-
möme, et cette idee, qu'on s’occupait peu de d&-
iruire dans l’esprit du peuple, favorisait la vente des
indulgences,
6. Luther s’arreta-t-il A condamner l’abus?