176 CAHIERS D’UNE £LEVE DE SALNT-DENIS,
et Jean de Calabre, etaient entres dans la Ligue du
Bien public, Mais ici il ne s’agissait point d’une r6-
volte contre le roi; en France elle etait impossible
a cette epoque, C’6tait une conspiration contre
Vexistence meme de la France que Bourbon tramait
avec les etrangers, Il avait promis a Charles-Quint
d’attaquer la Bourgogne des que Francois 1“ aurait
passe les Alpes, de soulever cinq provinces, ol il se
croyait le maitre; le royaume de Provence devait
£tre retabli en faveur du connetable;, et la France,
partagee entre l’Espagne et l’Angleterre, eüt cesse
d’exister comme nation. Il put jouir bientöt des
malheurs de sa patrie, Devenu general des arınces
de l’Empereur, {il vit fuir les Francais devant Iui
a la Biagrasse (a) ; il vit le chevalier Bayard frappe
d’un coup morlel et couche au pied d’un arbre, „Je
visage devers l’ennemi, et dit audit Bayard qu'il
avait grand’ pitie de Iui, le voyant en cest estat,
pour avoir este si verlucux chevalier. Le capitaine
Bayard Iui fit reponse : « Monsieur, il n’y a point
de piti€ en moy, car je meurs en. homme de bien.
Mais j’al pitie de vous, de vous veoir servir contre
vostre prince et vostre patrie et vostre serment (9),
9. Oü Frangois [* fut-il vaincu et fait prinonnier?
R. Francois 1° fut vaincu et fait prisonnier &
la bataille de Pavze, gagnee, le 24 -fevrier 1525,
par le connetable de Bourbon, qui commandait les
troupes de Charles-Quint, 1! avait accepte le combat
contre l’avis de ses plus braves officiers, mais il ra-
cheta son imprudence par son courage, ‚et il put
(a) Biagrasso : ville du ci-devant royaume lombard-venitien,
A quatre lieues de Milan,
(b) Precis de l’histoire moderne de M, Michelet,