CAUIERS D’UNE ELEVE DE SAINT-DENIS.
vous dans un si noble sujet) toutes les plus belles
qualites d’une excellente nature; et, A la gloire de
la verite, montrons dans un prince admire de tout
l’univers, que ce qui fait les h&r0s, ce qui porte la
gloire du monde jusqu’au comble, valeur, magnäa-
nimite, bonte naturelle, voila pour le ceur ; viva-
cite, penetration, grandeur et sublimite de g&nie,
voilla pour Vesprit, ne serait qu'une illusion, si la
piet& ne s’y 6tait jointe; et enfin que la piete est 16
tout de l’homme. C’est, messieurs, ce que vous
verrez dans la vie &ternellement' memorable de
trös-haut et trös-puissant prince Louis de Bourbon-
prince de Cond6, premier prince du sang.
Dieu nous a revele que lui seul fait les Conqu6&-
rants, et que seul il les fait servir A ses desseins.
Quel autre a fait un Cyrus, si ce n’est Dieu qui
lavait nomme deux cents ans avant sa naissance
dans les oracles d’Isaie? « Tu n’es pas encore, lu
« dieait-il; mais je te vois, et je Vai nomme par
«ton nom: tu t’appelleras Cyrus. Je marcheral
ı devant toi dans les combats; A ton approche j®
« mettrai les rois en fuite ; je briserai les porte$
« d’airain. C’est moi qui etends les cieux, qui sou-
« tiens la terre, qui nomme ce qui n’est pas comme
«ce qui est, » c’est-Aa-dire c’est moi qui fais tout, et
moi qui vois, des l’6ternite, tout ce que je fais. Quel
autre a pu former un Alexandre, si ce m’est CC
möme Dieu qui en a fait voir de si loin et par des
figures si vives V’ardeur indomptable‘ A son pro”
phete Daniel? « Le voyez-vous, dit-il, ce conque
« rant; avec quelle rapidite il s’6leve dc V’occiden!
« comme par bonds, et ne touche pas a terre?”
Semblable, dans ses sauts hardis et dans’sa Jegert
demarche, A ces animaux vigoureuX et bondi“
468