IX. Das Auftreten der Jungfrau von Orleans.
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II n'y avait rien alors de si deregle que les hommes de guerre.
Depuis si longtemps qu'on guerroyait et qu'on vivait dans le
desordre, ils avaient appris ä ne rien respecter. Mais Joanne
n'entendait pas que cela se passät ainsi; eile avait horreur du
peche et de la mauvaise conduite; eile ne voulait recevoir aucun
dans sa troupe qui ne se füt eonfesse. Lorsqu'on pro ferait quel¬
ques mechants jurements, eile se fächait, et ne le pardonnait pas
meme au brave capitaine la Hire, qui d'habitude jurait et maugreait
comme les moindres gensd'armes, dont il avait toutes les fagons.
Aussi, s'amusant ä la courroucer, lui criait-il parfois en tenant
le bois de sa lance: „Jeanne, je renie .... mon bäton." Elle
le for^a memo de se confesser. Soir et matin, frere Pasquerel
prenait sa banniere et s'en allait par la ville, suivi de tous les
pretres de Blois, chantant des hymnes et des cantiques. Jeanne
etait au milieu d'eux, priant de tout son coeur, et se mettant
sans cesse ä genoux. ^
15. Elle partit de Blois avec le convoi, accompagnee des Aufbruch
principaux chefs de guerre. Elle eüt voulu qu on se dirigeät
tout droit vers Orleans, par la rive droite de la Loire et par la
Beauce1); I c'etait de ce cöte que les Anglais avaient leurs plus
grandes forces, leurs bastilles les mieux fortifiees, leurs boulevards
les mieux assis. Jeanne s'en inquietait peu; mais les capitaines
voulaient plus de prudence?et le bätard de Dunois2) avait re-
commande qu'on ne risquät point une teile entreprise. Pour con¬
tenter la Pucelle, on lui dit qu'on ferait ce qu eile voulait \ puis
on passa la riviere pour faire .route par la rive gauche et la
Sologne3). Frere Pasquerel ouvrait la marche, portant sa sainte
banniere et chantant le Veni Creator et d'autres hymnes, avec
les pretres. Jeanne continuait de faire de severes reprimandes
ä tous les gensd'armes, et ä les fiire confesser; eile communia
devant eux en grande ceremonie.
Le troisieme jour on arriva vis-a-vis Orleans, et eile fut Begrufsung
i \ * a Johannas
bien surprise et fächee de s'apercevoir que la riviere etait entre durch den
l'armee et la ville. Pour essayer de communiquer avec les tts- Bastard von
Sieges, il fallait remonter un peu au-dessus, car leurs barques ne Orleans,
pouvaient venir prendre les vivres et les munitions sous les
bastilles des Anglais. Jeanne voulait qu'on attaquät anssitöt une
de celles qui etaient construites au bord de la Loire; mais cela
semblait peu raisonnable. Le bätard d'Orleans, voyant arriver
15. l) Vgl. VIII, 18, 1. - 2) Vgl. 1, 6. - s) Zw. Loire und
Clier, Hauptort Eomorantin, südl. v. Orleans. — 4) Veni, creator spiri-