LA QUESTION EUROPEENNE D’ORIENT. 577
taire de 1a Sublime Porte, le 11 decembre 1852. Elle ne
compte qu’une population de 55000 habitants.
RESUME
— Apres la guerre franco-allemande, la question europeenne d’Orient
se rouvrit. La Russie n’avait point renonce & ses visces sur la peninsule
des Balkans, et tendait en oulre ä rallier ä elle tous les peuples slaves,
ce qwon appelle le panslarisme. Deja elle avalt profile de la guerre
franco-allemande pour faire modifier une clause (Tarticle 2) du traite de
Paris de 1856 et releva ses arsenaux sur le littoral de la mer Noire:
La Turquie semblait devoir lui offrir ıme proie facile. Sans doute le
sultan Abd-ul-Medjid, apres la crise de 1832-1840, avait essay de rege-
nerer le pays. Un ensemble de reformes generales (de Tanzimal) avail
ete decrete (5 nov. 1859). Mais le parli des Vieux Tures les combattaif
et elles resterent presque illusoires. Le secours porie par les puis-
sances occidentales, lors de la xuerre de Crimte, raffermit pour quelque
temps Fempire Öttoman.
— La politique desordonnee du sultan Abd-ul- Aztz (1861-1876), ses
folies möme, exeiterent un mecontentement universel. Les puissances
zesserent de soutenir la Turquie et les Etats vassaux de Roumanie, de
Serbie chercherent ä completer leur independance.
La Turquie se vit attaquee par Ja Serbie et le Montenegro (1876). Les
Turcs resterent vainqueurs, mais d’affreux massacres en Bulgarie sou-
jeverent en Europe une profonde indignation. La Russie intervint alors
ai engagea une grande guerre ‘1877). Malgre le courage de ses armees
at la brillante defense de Plewna, la Turquie fut vaincue. Les armees
Pusses avancerent presque sous les murs de Constantinople, of elles
imposerent le traite de San Stefano 1878).
— Ce traite parut 3 l’Europe trop avantageux pour la Russie. 1} fut
modifie par Je congres de Berlin (.878). qui, tout en essayant de limi-
ter Vambition russe, opera en realite le demembrement de la Turquie.
De nouveaux Etats ont ete formes A ses depens : Roumanie (royaume
an 1881), Serbie (rovauıne en 1882;, principautes de Bulgarie, Monte-
negro;, etc. .
Les Etats balkaniques sont troubles par les partis et les influences
ötrangeres. Ils sentent le besoin de s’appuver sur les grands Etats et
sont lirailles entre lAutriche et la Russte.
— La Turquie, quoique demenbree, possede encore une force assez
considerahle. L’Europe n’a pas proteste autrement que par sa diploma-
lie contre les massacres deplorables d’Armenie {1895-1896}. Elle a meme
favorise la Turquie en empechant ja Gröce de s’annexer Ja Gröte et en
jaissant les Grees tenter une zuerre incrale contre les arındes iurques
en 1897.
DUCOQUDRAY, PH.-MAT