HENRI IV ET SULLY.
trou6s au coude et ma marmite est souvent renversge. »
En 1598, la dette de la France etait enorme; elle attei-
gnait 330 millions, alors que les revenus n’allaient pas &
50 millions. Comme les depenses depassaient les recettes,
la France s’endettait sans cesse. De plus il n’y avait que
desordre et irregularite dans la comptabilite publique : il
ne rentrait pas dans les caisses de l’Etat le quart des im-
pöts percus.
Sully etablit une comptabilite reguliere en creant un
veritable budget.
Pour remetire de lordre dans les finances, il chercha A
augmenter les recettes. Pour cela il fit mettre aux encheres
les impöts indirects que l’Elat affermait, et fit adjuger la
ferme au dernier et plus offrant encherisseur.
11 fit payer la taillepar nombre de bourgeois qui avaient
usurpe de faux titres de noblesse.
Il fit rendre gorge & des agents infideles et reslituer &
V’Elat 500000 6cus.
Il diminua les depenses, en supprimant des charges inu-
tiles, en procedant & une s6vere verification des rentes :
les unes furent annulees, les autres reduites. .
En 1604, Sully etablit Ja Paulette, du nom du financier
Paulet qui inventa cette mesure. Moyennant le payement
annuel du soixantieme du prix de leur charge, les magis-
trats en devenaient proprietaires el pouvaient la vendre ou
la transmettre A leurs enfants.
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L’habile administration financiere de Sully porta ses fruits : «Il a
Day6 pour cent millions de dettes, rachete pour trente-cinq millions de
domaines alien6s ; avant Iui, quand on avait pave sur les recettes toules
les charges qui grevaient le tresor, il D’y avait plus que sept a neuf
millions disponibles pour les depenses publiques; gräce a lui, cette
Sömme atteignit pres de vingt millions. Beaucoup d’argent avait 6t6
depense en travaux utiles. Un tresor de plus de vingt millions avait
Ste amass6 piece & piece en prevision des gucerres futures. Plus de
seize millions en argent etaient entasses dans les caves de la Bastille. »
(Lavısse, Sul/ly. Hachette.|
‚Agriculture. — Pour Sully, lagrieulture &tait la prin-
Cipale source de la prosperit& publique. « Labourage et
Päturage, disait-il, sont les deux mamelles de la France;
C'est pour elle les vraies mines et tresors du Perou. » En
COnsequence, il appliqua tous ses soins A proteger le pay-
San, surtout contre les exigences des gens de guerre.