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CAHTERS D’UNE ELEVE DE SAINT-DENIS,
tion. La majorite de 1a chambre des communes
etait composee de presbyteriens, qui voulaient une
sorte de clerge, et 1a majorite de l’armee l’etait de
ceuxX qu’on appelait Independants, qui ne voulaient
reconnaltre aucune autorite ecclesiastique, A la
töte de ceux-ci se trouvail Cromwel, qui dirigealt
secretement toutes les demarches de ce parti re-
doutabhle. .
Olivier Cromwell, fils d’un simple gentilhomme
de Huntingdon, avait €te’ elu par hasard ou par
intrigue: membre du long-parlement pour repre-
genter la ville de Cambridge, Il n’avait alors aucun
des’talents qui constituent lorateur; il S’exprimait
d’une maniere obscure et embarrassee, et la n6gli-
gence de ses velements ajoutait encore & la rudesse
de son exterieur : cependant a force de travail et de
perseverance, il parvint & suppleer & ce que la na-
{ure Iui avait refus@ ; il joignait A la dissimulation
d’un hypocrite les talents d’un general, le genie et
lhabilete d’un homme’ d’Etat,
Sentant combien, en s’emparant de la personne
du roi, il donnerait de consistance & son parti,
Cromwell envoya un corps de cavalerie au chäteau
ol le roi Etait detenu, et le fit amener dans son
camp sans €pröuver beaucoup de resistance. Apres
ce. coup d’Etat, Cromwell se rendit maitre’ absolu
de l’armöe, et fit trembler le parlement, qui, pour
se soustraire au despotisme militaire, songea A pren-
dre les moyens de rendre au roi son autorite, Des
commissaires furent envoyes dans sa prison pour
jui faire des‘ propositions d’accommodement ; mais
il 6tait trop tard : les soldats, sourdement excites,
presenterent des adresses seditieuses tendantes &
demander vengeance du: monarque, Neanmoins les