fullscreen: La première année d'instruction morale et civique

LA SOCIETE. 
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et nous travaillerions juste pour ne pas mourir de 
faim. 
107. Or, le travail, qui fait la richesse des individus, 
fait en meme temps la force et la grandeur des 
nations. 
108. La France est demeuree, malgre ses malheurs, 
un des premiers pays du monde, parce qwelle est 
un de ceux ol.F’on travaille le plus. 
Une veillee chez Gregoire (suite). 
— Ah! oui, je comprends, s’&crie Gregoire, le communisme, te 
partage des biens ! Mon garcon, le jour ol tu viendras prendre au 
pere Gregoire ce qu'il a si bien gagne, pour le mettre en com- 
mun, tu feras bien de lui retirer d’abord son tranchet*. Le pere 
Gregoire ne se laissera pas prendre son bien comme cela. Le par- 
tage des biens! Mais ca ne durerait pas un jour. Je suppose 
qu’on partage les biens du village a huit heures. A midi il faudra 
recommencer. Michel l’ivrogne ne sera dejä plus aussi riche que 
Mol. » 
Gregoire, pour le coup, etait tres monte. Il parlait tres haut et 
les vitres resonnaient. 
« Monsieur Gregoire, dit Adrien, ne vous fächez pas. Il ne 
s’agit pas du partage des biens, comme vous l’'entendez. Il s’agit 
de mettre en commun tous les biens. Puis l’Etat sera le grand 
patron de tout le monde. Il possedera toutes les terres, tous les 
ateliers, tous les outils; il repartira le travail entre tous; il 
en distribuera ensuite le produit, et il donnera ä& chacun selon 
ses merites. C'est ce que nous appelons le collectivisme. 
GREGOIRE. — Ah! que tu as bien appris ta lecon. Tu n’as jamais 
si bien recit6 ton catechisme, bien sür ! Mon pauvre garcon, quelles 
idees on t’a mises en tete! Quelles dröles d’idees ! 
«C'est toujours la möme chose que le partage des biens, ce que 
tu me proposes 1A. Seulement, c’est plus complique, mon ami. Ah! 
c’est l’Etat qui nous donnera notre besogne ä tous! Comment s’y 
prendra-t-il pour savoir qui doit &tre macon, cultivateur, filateur, 
serrurier, Medecin, charpentier, professeur, marchand, magistrat? 
Tous les hommes ne viennent pas au monde comme moi avec un 
signe. Moi, Javais une main qui avait l’air de tenir une alene*, et 
l’autre qui avait l’air de tenir une lanicre. La sage-femme a dit 
que je serais Cordonnier, bien sür; mais, encore une fois, c’est 
rare, ces choses-lä. » 
107. De qui le travail fait-il la ri- | 108. Qu’'est demeurege la France et 
chesse ? Dnourquoaı ?
	        
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