Anhang.
Friedrich IL. der Große, König von Preußen (1712 1786).
Quelle: Bernhard Seuffert, Deutsche Literaturdenkmale des 18. u. 19. Jahrhunderts. Nr. 16.
Aus der Schrift „De la littérature allemande; des défauts qu'on peut Iui reprocher; quelles
on sont les eauses; et par quels moyens on peut les eorriger. A Berlin 1786*.
.Jetons à présent un coup d'œil sur notre patrieê: j'entends parler un
jargon dépourvu d'agrément que chaeun manie selon son caprice, des termes employés
sans choix; les mots propres et les plus expressifs ngligés, et le sens des choses
noyé dans des mers épisodiques. Je fais des recherches pour déterror nos Homdères,
nos Virgiles, nos Anacréons, nos Horaces, nos Démosthènes, nos Cicérons, nos Ihucy-
dides, nos Tites-Lives; je ne trouve rĩen, mes peines sont perdues. Soyons donc sin-
ceères, et confessons de bonne foi que jusqu'ici les belles- lettres n'ont pas prosporo
dams notre sol... Quant aux belles-lettres, convenons de notre indigence. Tout ce
que je puis vous accorder sans me rendre le vil flattour de mes compatriotes, c'est
que nous avons eu dans le petit genre des fables un Gellert, qui a su se placer à
oõt de Phèdre et d' Rsope; les poésies de Oanitz sont supportables, non de la part
de la dietion, mais plus en ce qu'il imite faiblement Horace. Je n'omettrai pas les
idylles de Gessner qui trouvent quelques partisans; toutefois permettez-moi ãe leur
préfrer les ouvrages de Oatulle, de Tibullo et de Properco.
Jo ne vous parle pas du théatre allemand. Melpomène n'a été courtisée que
par des amants bourrus, les uns guindés sur des échasses, les autres rampants dans
la boue, et qui tous rebelles à ses lois, ne sachant ni intéresser ni toueher, ont ét
rejetoss de ses autels. Les amants de Thalio ont oͤts plus fortunés; ils nous ont
fourni du moins une vraie comeédio originale; c'est le Postzug dont je parle: ce sont
nos mœurs, ee sont nos ridicules que le poète eêxpose sur le théatre; la pidce est bien
faite. Si UMolière avait travaillo sur le même sujet, il d'aurait pas mieux réussi. ..
II faut commencer par perfectionner la langue; elle a besoin d'ötro limée et
rabote: elle a besoin d'ôtro maniée par des mains habiles. La clarté est la premidre
rglo que doivent se preserire ceux qui parlent et qui écrivent, parce qu'il s'agit
de peindre sa pensée ou d'exprimer ves idées par les paroles. A quoi servent les
pensées les plus justes, les plus fortes, les plus brillantes, si vous ne les rendez
intelligibles? Beaucoup de nos auteurs se complaisent dans un style diffus; ils entas-
sent parenthèse sur parenthèse; et souvent vous ne trouvez qu'au bout d'une page
entièro le verbe d'où dépend le sens de toute la phrase; rien n'obscureit plus la con-
struction; ils sont laches au Llieu d'ôtro abondants, et l'on devinerait plutôt l'énigme
du Sphinx que leur pensée...