LA POLITIQUE COLONIALE.
L’administration generale de la Compagnie etait constituee dans
la metropole par un conseil de directeurs, pris parmi les princi-
paux actionnaires.
La Compagnie faisait surtout le commerce d’importation : elle
vendait peu .Aä Vletranger, et lui achetait beaucoup, , pour. re-
vendre dans ses magasins d’Europe. Les principales marchan-
dises ainsi tirees de ]’Inde &taient les toiles de coton, qu’on
appelait indiennes, les soieries, le the, le riz, quelques epices.
Les benefices resultant de la difference entre le prix d’achat dans
Ulnde et le prix de vente en Europe €taient chaque anne par-
tages aux actionnaires sous le nom de dividende, proportionnel-
lement a Vapport de chacun. Les benefices etaient en general
eleves. On a vu! comment, par exemple, pour la Compagnie
hollandaise des Indes orientales, le dividende annuel füut ä
plusieurs reprises superieur a la moitie du capital engage et
parfois meme atteignit jusqu’ä 75 pour 100.
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& Les premiers efforts commerciaux des Anglais et des
LES DEBUTS Francais furent presque simultanes. La premiere
DES Compagnie anglaise pour le commerce des /ndes
COMPAGNIES . A A... A in
orientales fut creee en 1599 a la fin du regne d’Elisa-
beth. La premiere Compagnie francaise fut crege en 1604, SOUS
Henri IV, par des marchands de Saint-Malo.
En 1639, la Compagnie anglaise avait fonde sur le golfe du
Bengale le comptoir de Madras, qui devint bientöt une ville im-
portante et le centre de toutes les operations de la Compagnie
dans l’Inde.
La Compagnie francaise visa d’abord les iles de l’ocean Indien,
Madagascar, o0ü sous Richelieu l’on crea Vetablissement de
Fort-Dauphin, et les terres voisines baptisees Vlile Bourbon et
Vlile de France, aujourd’hui la Reunion et l’ile Maurice, Col-
bert, on l’a vu ®, reconstitua la Compagnie (1665). II essaya d’en
faire une entreprise nationale, d’y interesser la France entiere
et non plus seulement les gens des ports; il y interessa le roi
Jui-meme et la famille royale. Un membre de l’Academie fran-
caise, Charpentier, avait te charge de rediger une brochure de
propagande que le ministre completa par une circulaıre aux
municipalites et des lettres aux personnes jugees en 6tat de
souscrire. « Vous devez prendre part & la gloire et ä& Intilite.
ı. Voir Histoire Moderne, page 522.
». Voir Histoire Moderne, page 579