Full text: XVIIIe siècle, Révolution, Empire (1)

LA REPUBLIQUE. 
les plus eleves de la salle. Entre les Girondins et les Monta- 
gynards, au centre, la masse des deputes, — 400 environ, — gens 
hesitants, prets a ceder ä l’influence des plus energiques, forma 
la Plaine, egalement appelee, avec une intention meprisante, le 
Marais. 
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L’etat-major du parti girondin comprenait avec ses 
LES CHEFS z ; Dat TaH U . 
DE. anciens chefs a la Legislative — Vergniaud, Brissot, 
LA GIRONDE Guadet, Gensonne, Condorcet, Isnard, — d’anciens 
deputes a la Constituante comme Yavocat Buzot, et 
le juriste breton Lanjuinais, enfin des deputes NOUVEAUX, Petion 
l’ancien maire de Paris, le ministre Roland, Barbaroux, un tres 
jeune avocat marseillais. Dans cet etat-major deux hommes 
tenaient une place & part : Vergniaud et Brissot. Lettre deli- 
cat, revant d’une republique ala Platon 0ü les philosophes gOu- 
verneraient le peuple ignorant, grand orateur, mais point homme 
d’action, Vergniaud etait une sorte de dilettante de la politique, 
sans Energie, sans esprit d’offensive a l’heure olı pour les 
partis, comme pour la France, attaquer etait le seul moyen 
zertain de se defendre. Brissot &tait le politique du parti. Pour 
avoir beaucoup vovagze hors de Frauce, notamment en Angle- 
© La Legislative, apres le 10 aodlt, avait decide que la salle de spectacle du 
palais des Tuileries serait amenıgee en salle des seances pour Ia Convention 
Les travanx de transformalion ne furent acheves quwau ıo mai 1793, date ä 
laquelle la Convention abandonna 1a salle du Manege. La salle des Tuileries ful 
la premiere dont les dispositions inlerieures rapfellent celles de nos Chambres 
actuelles. A gauche, le bureau ou est assis le president; en avant et au-dessouSs, 
la tribune : um komme y a depose son chıpeau et perore. Lampadaires a droite 
et & gauche. En face, les gradins disposes en demi-cercle 04 siegeaient les 
deputes : onen compPtait dix ran gees, Au-tdessus du bureau, un trophee de drafeaux 
fricolores et un faisceau de lances, symbolisant 1a Republique « une et indivi- 
sible »; stalues de Lycurgue, de Solon, de Platon. Au-dessous, dans de grands 
cadres, ta Declaralion des Droils de Homme, aujourd’hui conservede & Carna- 
yalet, et 1a Constitution de 1793. Les deux eixges, de Ioges pouvaient recevoir 
anyviron Booo anditeurs. La salle etait longue de 43 metres, large de 15, haule de 
20 environ. Sa longueur, Irop grande Pour la largeur, rendait Pacoustique 
dglestable. — Monnel, ancien feintre du rot, dessina, Helman grava une suite 
celebre des Principales journees de la Revolution. Celle gravure represente 
un episode fameux de Tinsurrecktion du 1“ Prairial 1795 — voir di-dessous 
page 164 — le moment ul les insurges presentent, au bout d’une pique, au Presi- 
dent Boissy LAnglas. Ix tele du representant Feraud qwils viennent d’assas- 
siner. Au fond, 4 gauche Ju Euren, les bancs ou siögegient, au debut de Vhis- 
toire de Is Convention, les Montagnards. Au premier plan, les bancs de la droite 
ol siegeaient les Girondins. En face Iu Eure, les bancs du centre : la Plaine 
ef le Marais. Les insurges ont envahl Fhemicycle, les gradins, la tribune, le 
burcau: dans leurs rangs les femmes sant aussi nombreuses que les hommes; 
au premier plan, Tune TSelles, les poings sur les hanches, crie a Lue-Iele,
	        
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