LA POLITIQUE EXTERIEURE DE NAPOLEON.
Pescadre de Rochefort, sortie ä la faveur d’une tempcte. Mais
la concentration generale ne put Etre operee : Vescadre de Brest
manqua au rendez-Vous faute d’avoir pu partir. Les gros temps
habituels A Pequinoxe de printemps, Sur lesquels on comptait
pour rejeter au large la croisiere anglaise et rendre libre lc
passage ne se produisirent pas cn 1805 : en deux mois le vent
ne fut pas un seul jour favorable.
Une troisieme combinaison — en £ait un retour ä la premiere
— fut alors arretee. Villeneuve, rappele en Europe, dut avec
les Espagnols et V’escadre de Rochefort, debloquer et rallier
Vescadre de Brest, et reunissant:ainsi 30 navires, penetrer dans
Ja. Manche (juillet 1805). Villeneuve, brave physiquement, 6tait
sans energie morale. Pessimiste,. trouble‘ par le moindre acci-
dent, effraye de ses responsäbiliges, il etäit gi penetre de Yin-
feriorite de ses escadres qu'il.ne croyait pas ä’ la possibilite d’umn
succes. Dans cet etat d’espritz entrant.en Europe, et rencOn-
trant devant /e Ferrol une flotte arlglaise inferieure a la sienne,
j1 laissa, faute d’audace, &chapper Votcasion d’une franche victoire
et wobtint qu'un leger avantage.” Rendu plus timore encore par
ce combat, et bien quil eüt au Ferrol rallie de nouveaux bäti-
ments, sur lc faux avis que toutes Jes escadres anglaises etaient
concentrees devant Brest, au Jiew’de remonter au nord comme le
voulait Napoleon, Villeneuve, mettant le cap au sud. fut s’enfer-
mer dans Cadix (20 a0üt 1805}.
La retraite de Villeneuve causa une violente colere a l’Empe-
reur, qui attendait impatiemment ä Boulogne Ja nouvelle de
V’arrivec de ses flottes devant Brest. Pourtant, et en depit de
Ja violence de cette colere, Villeneuve füt-il entre victorieuX
dans Ja Manche, an est en droit de douter que Napoleon eüt
tent6& le passage. En aoüt 1805 il etait trop tard. Une coalition
austro-russe — Napoleon Je savait — venait au secours de V’An-
gleterre: sous peine d’exposer la France ä V’invasion, il fallait
se detourner de la mer et faire front vers le continent.
Deux mois apres son entree ä Cadlix, Villeneuve
sous loutrage d’une accusation de lächete, trouva
V’energie qui lui avait manque au lendemain du com-
bat du Ferrol. Le 20 octobre, il sortit avec 33 navires pour com-
battre Nelson, qui croisait au large avec 27 bätiments.
La bataille eut heu le Jjendemain Jundi 21 octobre, a l’entree
du detroit de Gibraltar, au sud de Cadix, en vue du cap Trafal-
TRAFALGAR
MALET. — XYylır sieclhe.
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