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Communes; Londres et certains comtes nommaient quelques
deputes de plus; devenaient electeurs tous proprietaires de
hiens allodiaux rapporlant deu cent einquanle franes, tous
fermiers ayant des baux de soiranle ans, tous ceux qui dans
les villes payaient un loyer de deux cent cinquante francs.
Ce bill, malgre ses’anomalies, elendait le droit electoral a un
plus grand nombre de ecitoyens que les lois francaises ä la
meöme epoque (570000 dans les comltes, 286000 dans les
bourgs). Une somme &gale dans les deux pays formait le
cens 6Glectoral, mais la difference est grande du revenu A
l’impöt prelev6 sur ce revenu.
Malgre ces restrietions, lc bill effraya les tories, et ce _parli
puissant röussit une premiere fais a le faire echouer dans la
Chambre des Communes (19 avril). Les ministres oblinrent
du roi d’en appcler au pays et la Chambre fut dissoute. Le
bill ne conlentait point tous les reformistes, mais ceuxX-ci,
laissant de cöt@e leurs dissidences, soulinrent le ministere
qui leur donnait une satisfaction. Les eleclions furent favo-
rables ä la cause des whigs et la nouvelle Chambre adopta le
bill de reforme. Alars les tories le firent rejeter par la Cham-
bre haute. Les Communes le voterent. de nouveau. Les lords,
voyanl, ’opinion publique de plus en plus exeitee, voulurent
au moins modifier le bill. Le ministere s’y opposa el pria le
vol de ecreer un certain nombre de pairs pour changer la
majorite. Wellington essaya un moment de ressaisir le pou-
voir, 11 dut se relirer devant l’exasperation du peuple. Lord
Grey et les whigs trionipherent. Le 4 juin 1852, apres d’ora-
geux debats, dans lesquels avaient brille lord John Russell
et FIrlandais Sheil, 1a Chambre haute donna enfin au bill de
vreforme son assentiment force.
Meenrs Clectorales de l’Angleterre. — Ce bill ne chan-
zea rien aux usages, aux pratiques, aux meurs Elecliorales,
En Angleterre, les Clections ne ressemblent en rien a ce que
nous voyons en France. Les candidats doivent payer les
bancs, les 6chafaudages etablis sur la place publique ou dans
de vastes salles : ils defrayaient, en outre, les Glecteurs de
leur deplacement et de leurs depenses d’auberge. Ces frais
d’elections, qui couvrent le plus souvent une corruption
EHAPITRE Y.