LE XVIN® SIECLE 556
la propriete et les mn&galites les plus legitimes. Dans son COn-
trat social, il expliqua la societe par un contrat imaginaire,
proclama la souverainet& du peuple, et fit du peuple un des-
pote, auquel il livrait, sans garantie, les biens, les droits, la
Lonscience mäme des citoyens. Dans son Emile, qui est un
lraite d’education, il inculqua avec force, apres Fenelon, ce
principe fondamental, quil faut suivre la nature; mais nul
N’en a meconnu plus que lui les vraies exigences. Il revötit
5cS romans et ses Gerits sociaux des charmes d’une imagina-
tion passionnee et d’un style seduisant.
„4° Encyclopedistes. — Les &crivains que nous VCNONS de
citer se donnerent le nom de philosophes. Ils attaquerent,
au nom de la raison, non seulement les abus, les mau-
vaises lois, les coutumes deraisonnables, mais les institutions
les plus respectables, les v6rites les plus sacrees. I faut
Pourlant excepter Montesquieu,
qui fut plus modere. Les Encyclo-
PEdistes allerent plus loin. Dide-
rot et d’Alembert entreprirent
dans leur Eneyclopedie, & la-
quelle collaborerent Heloetius,
d’Holbach, Condillac, Montes-
quieu, Voltaire, de resumer
toutes Jes connaissances de leur
temps. Mais cette ceuvre fut 6crile
dans un esprit d’irreligion. Une
partie des encyclopedistes niaient
V’existence de Dieu, la spiritualite et L’immortalite de l’äme, le
devoir mäme. C’etait ruiner par la base toute societe.
8° Economistes. — Une science nouvelle venait de se fon-
der, qui avait pour but l’amelioration des conditions mat&-
rielles de Ja societe, c’etait Xconomte politique, ou la science
de la richesse. Les e&conomistes reclamerent la libert6 absolue
pour l’industrie et le commerce et prirent pour devise le mot
Celöbre : « Laissez faire, laissez passer. » Quant aux libert6s
Politiques, ils n’en eurent aucun souei. Pour reformer la societe
de leur temps, ils compterent, au contraire. sur le pouvolr
D’Alembert.