LA FRANCE EN 1789. 335
1e 1a Marine. Äu temps de Louis XIV les six mmıstres etaient
egyaux. La paresse de Louis XV avait retabli, la timidite de
Louis XVI avait maintenu, l’usage du ministre dirigeant ou Pre-
inier ministre : Yun des ministres, ayant plus que les autres la
sonflance du roi, exercait une sorfe de suprematie sur ses colle-
gues et jouait a peu pres le röle du president du conseil des mi-
nistres aujourd’hui. Le principal ministre, en 1787, etait Necker.
Chacun des Secretaires d’Etat touchait un traitement de 226000
livres, environ 570000 francs, presque je traitement de dix
ministres aujourd’hui.
Les quatre Conseils etaient : le Conseil d’Etat ou Conseil d’en
haut, olı ’on examinait toutes les grandes affaires, particuliere-
ment les affaires du dehors; le Conseil des finances; le Conseil
des döpeches ou Von prenait connaissance des rapports des inten-
dants:; enfin le Conseil des parties, ä la fois notre Conseil d’Etat
et notre cour de Cassation, c’est-ä-dire le tribunal supreme en
matiere administrative et en matiere de justice civile.
Les Ministres et les Conseils formaient le gouvernement cen-
fral. C’etait d’eux que tout partait, a euX que tout aboutissait :
ils etaient pour ainsi dire le cervcau et le cceur du royaume.
% L’organisation provinciale etait fort compliquee.
x LE Tandis qu'il m’existe aujourd’hui qu'une division
30UVERNEMENT N Sit —. er . ;
PROVINGIAL administrative, la division en departements, il y avalt
avant 1789 une double division, d’abord en z0ouyerne-
ments, puis en generalites, OU intendances.
IL y avait 40 gouwvernemenlS. Trente-deux correspondaient
Assez exactement aux anciennes provinces, c’est-A-dire aux vieilles
Jivisions feödales et en portaient le nom, Huit etaient a peu
pres reduits a V’enceinte d’une place forte. Les gouverneurSs,
ehoisis dans la plus haute noblesse, n’avaient depuis Louis XIV
qu’une autorite nominale, un röle de representation et de magni-
ficence, et 1a plupart residaient ä Versailles.
On comptait 36 generalites, 1a plupart designees par le nom
de leur chef-lieu. Chacune avait a sa tete un intendant. Les inten-
dants qui, pris dans la bourgeoisie, avaient ä attendre leur for-
tune de la seule gräce du roi, Etaient les agents dociles de son
autorite. C’est par eux que sa volonte se faisait sentir dans tout
le royaume et que ii France etait une monarchie centralisee,
Leur competence, on Ya vu‘. etait universelle et leur puissance
ı. Voir ei-dessus, pag.