LA LUTTE CONTRE L’EUROPE.
300 tu6s, les Prussiens moins de 200. Pourtant les CONSCJUCNCES
morales furent immenses, et Kellermann et ses soldats, soldats
de ligne, les plus nombreux, et volontaires, sauverent reelle-
ment, a Valmy, la patrie et la liberte. Avoir contraint a s’arre-
ter une armee reputee invincible, exalta le courage de la jeune
armee republicaine et la rendit propre aux plus audacieuses
antreprises.
Quant aux Prussiens, devant la fiere attitude des Francais,
leur stupeur fut d’autant plus vive que Jes emigres leur avaient
presente l’armee francaise comme un meprisable ramassis « de
savetiers et de tailleurs », prets ä fuir au premier choc, en
sorte que la campagne serait a peine une promenade militaire.
< La comedie ne‘ durera pas longtemps,, disait aux officiers
un ministre prussien, aux debuls des hostilites; Parmce des
avocats sera bientöt aneantie et nous serons de retuur dans nos
foyers vers l’automne. »
L’armee des avocats n’avait pas plie. Partout cs paysans s’ar-
maient et commencaijent ä harceler Venvahisseur. D’autre part,
la pluie redoublait, tombant sans treve, jour et nuit, pendant des
semaines; la dysenterie decimait les regiments. L’arm6ce, au
dire de Geethe, se transformait en « höpital ambulant >». SIns
avoir die vaincus, les Prussiens se comporterent en Vaincus. Is
firent retraite, laissant, avec la plus grande-partie de leurs Öqui-
pages, des milliers d’hommes sur les routes, et le 22 octobre, un
nie apres Ia canonnade de Valmv. ils avaient repasse la frantiere,
ÜGPEENSIVE Au lendemain de Valmr., les arm6es francaises prirent
FRANCAISE partout Poffensive. En un mois (20 septembre —
JEMMAPES 21 octobre) elles occuperent, au sud-est, deux pOSSES-
sions du roi de Sardaigne, la Sarote, dont les habi-
tants accusillirent avec enthousiasme l’armeec du marquis de
Montesgquiou ct voterent aussitöt leur reunion ä la France, et le
Comte de Nice. Au nord-est, elles occuperent, avec le marquis de
Custine, les eveches allemands de la rive gauche du Rhin, Spire,
Worms, et V’electorat de MIyence.
Au mois de novembre. avec Dumouriez, elles entraient en
Belgique (6 novembre). Les Autrichiens, commandes par le duc
de Saxe Teschen, avaient un moment penetre en France et
bloque Lille (25 septembre — 7 Octobre), Le duc se flattait
d’avoir promptement raison d’une place qui n’avait d’autres
defenseurs que ses habitants. Il avait prie l’archiduchesse Chris
MALET. — XYilr siecle.
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